Eviter d’euthanasier des chevaux souffrant de fractures cervicales grâce un implant sur mesure, telle est la magie de l’impression 3D, qu’opère la société 3D Medical à Marolles-en-Brie, près du domaine de Grosbois. La PME, spécialiste de l’ostéo-intégration pour les équins comme les humains, vient de bénéficier d’un coup de pouce du plan de relance pour acquérir une chambre blanche.
Spécialiste des nouvelles technologies appliquées à l’industrie, Vincent Nuttens a d’abord créé 3D Print, pour mettre l’impression 3D au service
du prototypage industriel rapide. Incubée dans une pépinière d’entreprises à Limeil-Brévannes, la PMI s’installe à Brunoy en 2009, avant de rejoindre Marolles-en-Brie. Dans la cadre de sa diversification, l’entrepreneur a depuis lancé une seconde entreprise, 3D Medical, spécialisée dans les prothèses sur mesure. Entre 5 et 10 000 modèles uniques d’implants pour vertèbres cervicales sont ainsi produits tous les mois dans cette manufacture du plateau briard.
La PMI soigne par exemple les chevaux de compétition en saut d’obstacle du domaine de Grosbois, voisin. «Fabrice Rossignol, vétérinaire à la clinique équine, nous a sollicités pour développer un nouveau type de prothèses pour soigner les chevaux souffrant de fractures ou d’instabilités cervicales. Avant, il fallait euthanasier les trois-quarts des chevaux qui en souffraient parce qu’il n’existait pas de solution satisfaisante. Nous avons conçu pour lui des implants améliorant la guérison. Cela nous a permis d’ouvrir un nouveau marché. Nous vendons ces pièces en Suisse, aux États-Unis ou en Australie», explique Vincent Nuttens. Là où il faut huit ans entre l’idée initiale et la production pour les dispositifs à destination de l’humain, quelques mois suffisent pour l’animal.
Pour la société, le marché le plus important à développer dans ce segment est toutefois celui de l’ostéo-intégration pour l’homme. Tout a commencé avec la production pour un client international d’implants orthopédiques. L’entreprise en produit plusieurs milliers par mois. Depuis 2018, date d’obtention de l’exigeante norme ISO 13485 pour l’industrie des dispositifs médicaux, l’entreprise a élargi son catalogue avec des mandibules (reconstitution de mâchoire) et encore des cages inter-somatiques cervicales (soutien de vertèbres) et bientôt des implants crâniens. «Nous sommes en partenariat avec la Pitié-Salpêtrière (AP-HP). Notre force est de pouvoir offrir un délai de dix jours entre le moment où le chirurgien et le patients décident ensemble de l’opération et la production de la pièce sur-mesure», détaille le chef d’entreprise.
Les implants sont réalisés par des imprimantes 3D métalliques à partir de poudre de titane et ont une forme spongieuse de type côte de maille pour permettre aux tissus osseux et ligamenteux de bien adhérer à la prothèse.
Coup de pouce de l’État pour une chambre blanche
Un marché médical pour lequel l’entreprise a dû renforcer la sécurité et l’hygiène de la production de matériaux en se dotant d’une chambre blanche. L’investissement, d’un peu plus d’un million d’euros, a bénéficié d’un coup de pouce de 150 000 euros de l’Etat dans le cadre du plan de relance. «Un des éléments vertueux de cette crise est qu’elle a permis à des acteurs de se rapprocher, de casser les logiques de silos. Nous avons sur notre territoire de véritables pépites, notamment dans l’industrie, qui proposent des innovations remarquables. Il faut dynamiser cette image et elles peuvent compter sur le soutien de l’État dans le cadre du plan de relance», enjoint Faouzia Fekiri, sous-préfète à la relance, venue visiter l’entreprise ce lundi.
Lire aussi :
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.