A la suite de l’arrêté du maire de Nogent-sur-Marne, Jacques J-P Martin, autorisant tous les commerçants de proximité à rouvrir dès ce mercredi, malgré l’interdiction gouvernementale, ces magasins entendent bien saisir l’occasion pour faire entendre leur voix. Certains ont décidé d’ouvrir leur porte, au moins symboliquement. De son côté, la préfecture a prévenu du caractère illégal de l’arrêté. Reportage.
« Bien sûr que je soutiens la mesure», affirme Maria Alves, propriétaire de la boutique de prêt-à-porter pour enfants La petite Cindy, grande rue Charles de Gaulle, en plein cœur du centre-ville de Nogent-sur-Marne. Présidente de l’Union des commerçants de Nogent-sur-Marne (UCN), elle en est un peu à l’origine : « Nous avons demandé à obtenir une dérogation pour les petites boutiques auprès de la sous-préfecture », explique-t-elle.
« Nous sommes prêts à accepter des restrictions plus strictes s’il le faut, mais nous ne pouvons pas rester fermés », argumente-t-elle. Dans ses deux boutiques de prêt-à-porter pour enfant, un couple de personnes âgées est venu chercher une petite robe pour l’offrir à une voisine qui fête son anniversaire. Maria Alves attend une autre visite pour l’achat d’une paire de chaussures. Soit deux visites contre une trentaine d’habitude « parce que le mardi c’est jour de marché », précise-t-elle.
Un peu plus haut dans la grande rue Charles de Gaulle, Céline estime incompréhensible les restrictions imposées par le gouvernement aux commerces non essentiels. « Expliquez-moi en quoi c’est plus essentiel d’acheter des fleurs qu’un coussin ? », interroge-t-elle. Dans son magasin, Goguette, elle vend des objets de décoration et des créations d’artisans. De l’autre côté de la rue, le coiffeur peut, lui, continuer à rester ouvert : « Chez moi, un client reste maximum une dizaine de minutes, alors que chez un coiffeur c’est beaucoup plus longtemps surtout pour les femmes », observe-t-elle. « Je suis très contente pour lui, mais je ne comprends pas la logique de la distinction entre essentiel et non-essentiel. » Pour Céline, il faudrait soit que tous les commerces ouvrent, soit que tous ferment.
Le click and collect ne permet pas à l’achat d’impulsion
Pour les magasins de décoration, de vêtements ou encore les bijoutiers parmi d’autres, le temps s’est de nouveau arrêté depuis le 20 mars, date de l’entrée en vigueur des « mesures de freinage » de la pandémie du covid-19 annoncées par le gouvernement. Seule solution pour maintenir une activité, le click and collect : « En novembre, cela avait du sens avec la perspective de Noël, mais maintenant ça n’en a pas, considère Céline. Nous sommes des commerces de désir. Il faut que les gens puissent entrer pour que l’on puisse travailler. »
A ses côtés, Véronique, propriétaire de la boutique de bijoux fantaisie Babylone, s’indigne surtout contre la politique de vaccination : « Au lieu de fermer les commerces, c’est ça qu’il faudrait faire : vacciner à tour de bras. Ici à Nogent, les créneaux ne manquent pas mais nous, par exemple, on n’est pas dans la tranche d’âge prioritaire et on ne souffre pas de comorbidités. »
Dans ce contexte, elle est satisfaite de cet arrêté. « On sait bien que c’est une mesure symbolique, mais elle a le mérite d’attirer l’attention sur la situation. » Alors ce mercredi, elle compte bien garder sa porte ouverte ne serait-ce que pour faire entendre sa voix.
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