C’est un chantier invisible mais stratégique, lancé après la rénovation d’ampleur de l’hôpital interarmées (HIA) de Bégin à Saint-Mandé en 2017, qui vient de s’achever : la mise aux normes et sécurisation des installations électriques plusieurs fois en défaut ces dernières années.
En 2018, un branchement de container frigorifique sur une mauvaise prise avait ainsi entraîné un black-out pendant deux heures, obligeant l’évacuation de plusieurs patients car les groupes électrogènes de secours n’avaient pas pu jouer leur rôle. Deux ans auparavant, c’est un rongeur qui avait provoqué une coupure… “Ces multiples incidents ont démontré que nos installations n’étaient plus au niveau. Dès 2017, un audit a révélé des faiblesses à corriger. La centrale et les groupes électrogènes étaient sous-dimensionnés, la ventilation insuffisante, et la configuration des locaux n’était pas règlementaire pour la sécurité des personnes. Enfin, les deux boucles du réseau n’étaient pas homogènes et très exposées aux risques de coupures et d’incendie”, résume le capitaine Lucie Liabeuf, du service d’infrastructures de la défense, qui a assuré la maîtrise d’œuvre de ce chantier d’envergure à 7 millions d’euros.
Pour mémoire, le site Bégin abrite des infrastructures de soin (blocs chirurgicaux, salles de consultation, chambres,…), des bureaux administratifs ainsi que le Centre de Traitement de l’Information Médicale Des Armées (CETIMA). L’électricité y est donc indispensable !
Après plusieurs mois de préparation pour phaser ces travaux en site occupé, le chantier a démarré au second semestre 2020 pour une durée de 15 mois. Une centrale provisoire a été mise en place pour travailler au remplacement de la centrale existante. Trois groupes électrogènes de 1800 kilovolt ampère et leurs transformateurs respectifs ont été installés dans des locaux réaménagés pour éviter le risque incendie. La gestion des deux boucles a été refondue. Enfin, les installations ont été transformée pour anticiper la montée en puissance du réseau de haute tension, Enedis prévoyant de passer de 15 000 à 20 000 volts.
“C’était un challenge compliqué pour un établissement de santé, qui plus est dans le contexte de l’épidémie de Covid-19. Mais l’exploit de livrer le chantier dans les temps a été réalisé”, a félicité ce mercredi le directeur de l’établissement, le général Vincent Duverger, en présence de la ministre déléguée à la Mémoire et aux anciens combattants, Geneviève Darrieussecq qui a rappelé combien l’établissement s’était aussi retrouvé en première ligne durant la crise sanitaire, avec “l’accueil de 1500 patients atteints du Covid, 250 en réanimation, plus de 80 000 tests PCR et plus de 100 000 vaccinations.”
Prochain chantier, un peu moins conséquent mais tout aussi important pour l’HIA Bégin : le remplacement du système de chaudières, grâce à un financement du plan France Relance.
Lire aussi :
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.