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Manifestation | | 04/02/2021
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À Vitry puis à Paris, des salariés de Sanofi protestent contre “Sanofric”

À Vitry puis à Paris, des salariés de Sanofi protestent contre “Sanofric” © Twitter S Regol

Plusieurs dizaines de salariés de Sanofi, à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) puis à Paris, ont manifesté jeudi contre la stratégie du groupe pharmaceutique, dénonçant les suppressions d’emplois dans la recherche décidées par “Sanofric”.

“L’avenir de la R&D en danger”, “Non aux destructions d’emplois chez Sanofi”, qui “tue sa recherche”: les banderoles accrochées jeudi aux barrières, devant le site du groupe à Vitry-sur-Seine, résument l’amertume des salariés rassemblés à l’appel de la CGT – quelque 200 personnes, selon le syndicat.

Vêtu comme de nombreux manifestants d’une blouse blanche de chercheur, au dos de laquelle était écrit “CAC 40, Sanofric”, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, est venu apporter “un soutien affirmé et clair à (cette) mobilisation”, a-t-il déclaré au micro, en jugeant “absolument scandaleux qu’une entreprise comme Sanofi, un des leaders mondiaux” de la pharmacie, “continue cette politique”.

“J’ai discuté avec des chimistes”, a dit M. Martinez à l’AFP, après sa prise de parole devant les manifestants. “Ils donnent tout, ont une qualification, sont conscients que ce qu’ils font, c’est d’intérêt général” et “ils sont remerciés par une lettre de licenciement”, a-t-il protesté. “Sanofi, un des groupes les plus importants au monde, touche beaucoup d’argent public et supprime des emplois dans la recherche. On peut légitimement s’interroger sur les conséquences de cette stratégie” sur la mise au point d’un vaccin anti-Covid, a-t-il souligné. “C’est la loi du marché qui l’emporte sur l’intérêt général”, a-t-il dénoncé.

Avec “en douze ans la moitié des effectifs et huit centres de recherche supprimés, ça ressemble à un démantèlement de la recherche et développement de France”, tandis qu’en parallèle, le groupe recourt à “une externalisation galopante de tous nos métiers, y compris la recherche”, a critiqué auprès de l’AFP Pascal Collemine, délégué CGT.

Parmi les manifestants, Sandrine Ruchot, militante LO et “depuis 32 ans” chez Sanofi, “travaille au contrôle en laboratoire”. “Personnellement”, elle a “vu la charge de travail augmenter sans cesse”, avec une demande de “polyvalence, de flexibilité”, alors que “des emplois sont supprimés”.

Plus tard à Paris, en face du siège du groupe, les salariés de Sanofi ont suivi une parodie de procès de l’entreprise, avec le soutien de personnalités politiques et de grévistes de la raffinerie Total de Grandpuits (Seine-et-Marne), venus avec des bidons bleus transformés en tambours.

Devant environ 200 personnes, le député LFI François Ruffin, en faux avocat de la défense, a soutenu que “Sanofi remplit son contrat à l’égard de ses actionnaires” en distribuant des milliards d’euros de dividendes. “Coupable”, Sanofi est “coupable”, a conclu le “jury populaire” formé par les manifestants.

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