Le 26 juin 2020 à 10h15 du matin, une trentaine d’activistes d’Extinction Rébellion s’étaient introduits sur l’une des pistes de l’aéroport d’Orly pour dénoncer les conséquences écologiques du trafic aérien. Un journaliste de Reporterre avait couvert cette manif interdite.
Les militants étaient alors passés par une clôture située à Wissous et avaient déployé leurs banderoles sur le tarmac, occasionnant une interruption de l’exploitation sur cette piste.
Nous demandons au @gouvernementFR et à @ParisAeroport d’arrêter immédiatement les vols intérieurs pour des raisons de sécurité évidente : celle d’assurer notre survie sur terre.
— Extinction Rebellion France 🐝🌺 (@xrFrance) June 26, 2020
Nous devons remettre en cause nos modes de vie et faire des choix difficiles pour nous protéger.#Orly pic.twitter.com/WyBnjRHaLS
Un journaliste du quotidien en ligne écologiste Reporterre, Alexandre-Reza Kokabi, se trouvait parmi eux pour couvrir l’événement.
Des activistes d’@xrFrance sont actuellement sur les pistes de l’aéroport d’Orly, où ils bloquent un avion @aircorsica « Sauvons les https://t.co/MkMRtwO8Yz pas les avions », clâment-ils. pic.twitter.com/OMwkIu7ec6
— Alexandre-Reza Kokabi (@arkokabi) June 26, 2020
Quelques instants plus tard, les militants étaient interpellés et placés en garde à vue. Le groupe Aéroports de Paris (ADP) indiquait par ailleurs qu’il comptait porter plainte.
Venu couvrir l’événement, le journaliste était également embarqué et placé en garde à vue durant une dizaine d’heures à la gendarmerie du transport aérien d’Orly puis à la gendarmerie de Pontoise (Val-d’Oise) qui le libérera vers 21 heures. “Pendant les dix heures de garde à vue, les gendarmes m’ont demandé pourquoi je me trouvais sur les pistes, explique le journaliste dans un communiqué. Je leur ai signifié que Reporterre est un média d’information sur l’écologie : les actions de désobéissance civile, qui se sont multipliées au cours des derniers mois, font partie de l’actualité, et nous devons en informer les lecteurs et les lectrices. Nous avions décidé en conférence de rédaction que nous devions couvrir cette action.”
Le 16 juillet 2021, le journaliste a finalement écopé d’une amende de 750 euros pour avoir accédé aux zones de sûreté à accès réglementé “sans raison légitime” de s’y trouver.
Une décision que dénonce le journal. “Couvrir une action illégale, pour un journaliste, n’est pas se rendre complice de l’action, défend Hervé Kempf, directeur et fondateur du quotidien en ligne. Quand la couverture d’un événement nécessite qu’un journaliste pénètre dans des lieux interdits, un journaliste a le devoir de le faire, afin de bien informer le public.” Et d’annoncer que le journal et son reporter vont contester la décision par la voie d’un recours hiérarchique.
Le journaliste a également reçu le soutien des syndicats de journalistes SNJ et SNJ-CGT qui dénoncent une entrave à la liberté d’informer.
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