Formation | | 25/11/2021
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Apprentis des courses hippiques à Boissy-Saint-Léger: passionnant mais rude

Apprentis des courses hippiques à Boissy-Saint-Léger: passionnant mais rude © Fb

Si la crise sanitaire a interrompu les compétitions de trot, les écuries ont tenu bon, notamment grâce aux apprentis. A Boissy-Saint-Léger, l’école des courses hippiques (Afasec) forme chaque année les petites mains de cette discipline au domaine Grosbois. Un engagement passionnant mais peu rémunéré.

Malgré l’épais brouillard qui encombre la vue et la fraîcheur matinale ce jeudi matin à Grosbois, des lad-drivers enchaînent les tours de piste avec leurs montures fumantes. A l’opposé du domaine, le campus de l’école équestre prépare aux métiers des courses, de cavalier d’entrainement à jockey en passant par lad-driver, garçon de voyage ou entraîneur. Ce matin, les élèves ont été réunis dans une salle de réception pour recevoir des colis solidaires comprenant des produits alimentaires, hygiéniques ou encore des fournitures scolaires. Une opération organisée par la Mutuelle sociale agricole d’Île-de-France dans plusieurs centres de formation de filières agricoles tout au long du mois de novembre pour soutenir les apprentis en particulier dans le contexte de la crise sanitaire.

“6,70 euros pour les repas. Certains camarades parfois font l’impasse”

Pour ces jeunes qui alternent entre les cours sur le campus tous les quinze jours et leur apprentissage dans des écuries de trot, il est en effet parfois difficile de joindre les deux bouts. “La première année du bac pro nous touchons 400 euros par mois, 600 euros en seconde année puis 800 euros la dernière année. Pendant les cours, nous sommes à l’internat, les dépenses restent limitées bien qu’il faille payer 6,70 euros pour les repas. Certains camarades parfois font l’impasse. Pour la partie en entreprise, c’est souvent le patron qui nous loge”, explique un élève. “C’est un métier exigeant, nous sommes dehors toute l’année, c’est assez physique, nous ne comptons pas nos heures. Nous aimerions parfois un peu plus de reconnaissance mais c’est plutôt mal vu de demander des choses ou de dire non à son patron”, poursuit l’une de ses camarades.

Un métier passion

Une précarité qui n’empêche pas la passion d’un métier souvent découvert un peu par hasard. “J’allais voir les courses à l’hippodrome de Vincennes avec ma maman, c’est comme ça que ça a commencé pour moi”, se remémore une lycéenne originaire de Fontenay-sous-Bois. “J’ai toujours aimé faire du cheval, je cherchais à exercer dans le milieu professionnel équestre et j’ai trouvé cette formation”, témoigne un apprenti. Tous décrivent leur amour pour les chevaux dont ils ont la charge et le plaisir éprouvé lors de la participation aux courses. “Nous nous occupons de ces chevaux pour qu’ils soient performants et remportent des compétitions. C’est grâce à ces courses et aux gains que nos écuries peuvent s’en sortir financièrement”.

Le gros des effectifs de l’école des courses hippique du domaine Grosbois à Boissy-Saint-Léger est constitué des élèves du bac pro CGEH (Conduite et gestion de l’entreprise hippique). Le campus propose également un CAP, un BTS. Ces formation s’effectuent en alternance via des contrats d’apprentissage avec des écuries.

Florence Pierret, directrice de ce CFA de l’Afasec explique qu’en dépit de la crise et de l’arrêt des courses, les écuries ont résisté et qu’elles sont constamment à la recherche d’employés dans un secteur en tension. “Nous formons nos élèves aux gestes et techniques grâce à notre écurie d’application présente sur le site de Grosbois avec de vrais chevaux de course trotteurs. Nous avons quelques abandons les premières semaines suivant la rentrée avec des jeunes qui se rendent compte que c’est difficile ou que ça ne leur correspond pas. Nous les aidons à se réorienter. C’est vrai qu’ils ont de petits salaires mais nous leurs donnons des coups de pouce et proposons également un suivi avec une assistante sociale.”

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