La commission d’enquête publique a donné son feu vert à un nouveau forage géothermique dans le quartier du Plant, à Champigny-sur-Marne, assorti de deux réserves pour répondre aux craintes des riverains de subir des nuisances.
Quasiment 10 ans après les derniers grands chantiers de géothermie dans la partie haute de Champigny-sur-Marne, cette énergie va bientôt pouvoir alimenter des clients dans le bas de la ville. Pour rappel, le réseau de géothermie actuel alimente 7000 logements et équipements communaux. Son extension sur 9 kilomètres doit permettre de chauffer 7000 logements supplémentaires et éviter un peu plus de 9000 tonnes de CO2 par an. Ce nouveau doublet de puits (l’un pour l’extraction, l’autre pour la réinjection) se situera dans le quartier des Plants, à l’emplacement du stade René Rousseau, sur une surface de 8 000 m² sur toute la partie sud du site
Afin d’accéder au Dogger, un gisement aquifère dont la température de l’eau oscille entre 56 et 85 degrés, l’établissement public campinois de géothermie (EPCG), le porteur du projet, a demandé l’autorisation de procéder à des recherches de gîte géothermique et de réaliser des forages, étape indispensable avant la réalisation des puits d’exploitation de la ressource.
Géothermie : comment ça marche?
Pour rappel, la géothermie consiste à aller chercher la chaleur naturellement présente dans les entrailles de la terre pour l’exploiter. Cette énergie propre et gratuite permet de diminuer le recours aux énergies fossiles et de diminuer la facture de chauffage. En Ile-de-France, un gisement aquifère, contenu dans les calcaires du Dogger, dispose d’une eau dont la température s’élève entre 56 et 85 °C à environ 2 km sous nos pieds. Pour exploiter cette chaleur, des puits sont creusés pour pomper cette eau chaude, un peu salée et corrosive car il s’agit historiquement d’eau de la mer, retenue depuis l’époque du Jurassique moyen, il y a 170 millions d’années, entre deux couches d’argile. Une fois pompée, cette eau chaude circule dans un circuit fermé sur lui-même. En fin de parcours, l’eau, refroidie, repart dans la terre via un autre puit. Ce premier circuit d’eaux du Dogger est connecté avec un second réseau d’eau douce, via un échangeur dont le principe est de mettre en contact les deux eaux sans qu’elles se mélangent, en les faisant circuler de part et d’autres de plaques en titane. C’est le réseau d’eau douce qui circule dans les équipements puis les logements, après d’autres échangeurs.
Les habitants inquiets du bruit
Une enquête publique s’est déroulée du 23 novembre au 23 décembre et a permis de récolter une trentaine d’observation. Un motif d’inquiétude est systématiquement revenu parmi les populations riveraines : vivre pendant 5 mois à côté d’un chantier générant des bruits de façon continuelle. Il est vrai qu’à Champigny, les travaux du Grand Paris Express ont déjà passablement ulcéré les habitants… Les habitants ont aussi reproché un manque de concertation en amont.
Deux pétitions pour s’opposer au projet
Deux pétitions (sur change.org et sur mes opinions) ont même été lancées pour demander l’abandon pur et simple du projet. Les pétitionnaires craignent que le projet ne nuise au cadre de vie de ce quartier pavillonnaire. Les écrans acoustiques et relevés de bruit in-situ ne semblent pas avoir dissipé les craintes des riverains.
Surtout, une actualité nationale est venue télescoper l’enquête publique: les tremblements de terre provoqués en Alsace par une centrale de géothermie profonde à la La Wantzenau dont les dégâts ont conduit à l’arrêt de tous les projets de géothermie profonde du secteur. Cette crainte de mouvements de terrains et de vibrations liées au chantier par les habitants des pavillons voisins est également apparue dans les observations. «A ce stade de l’étude l’ensemble des équipements est dimensionné pour que les travaux n’engendrent aucune conséquence sur les constructions situées sur les parcelles limitrophes», rassure le maître d’ouvrage, précisant que la première phase de travaux consisterait à combler les carrières présentes en sous-sol. Sur les risques sismiques, l’EPCG et le commissaire enquêteur ajoutent que la région Île-de-France est bien moins concernée par cet aléa que l’Alsace.
Lors de l’enquête publique, les autres réserves ont concerné l’impact sur la pollution atmosphérique, sur la circulation automobile, la dépréciation immobilière ou encore l’insertion paysagère.
Une série de recommandations et deux réserves
Si le commissaire-enquêteur, Jean-Pierre Chaulet, a conclu son rapport en rendant un avis favorable au projet, ultime étape avant l’arrêté d’autorisation des travaux par le préfet, il a néanmoins pris en considération ces réserves.
«Je considère que les risques de nuisances sonores pour les riverains sont avérés compte tenu de très grande proximité des habitations pavillonnaires et qu’il conviendra que l’EPCG mette en place tous les dispositifs d’insonorisation existants pour, non seulement respecter la réglementation, mais surtout résoudre la gêne occasionnée, particulièrement de nuit», indique-t-il.
Il a également demandé un effort supplémentaire en matière d’information et de concertation des riverains, et ordonné l’organisation d’une réunion publique avant le début des travaux, avec l’Etablissement Public Campinois de Géothermie (EPCG) en liaison avec le groupe Coriance, l’Inspection Générale des Carrières (IGC) et la ville de Champigny.
Le commissaire enquêteur a formulé une seconde réserve qui oblige l’EPCG à proposer aux riverains un hébergement temporaire aux riverains le temps des travaux en période nocturne, au cas où le bruit dépasserait la réglementation en vigueur.
Lire aussi :
En réponse à votre article concernant ce projet, notre association, l’Association des Riverains du Stade René Rousseau, demande un droit de complément d’informations et de rectification.
Nous tenons à préciser qu’au-delà des nuisances sonores que nous redoutons pendant la période de forage, notre première préoccupation concerne avant tout le lieu d’implantation des puits de forage, d’une hauteur 40m et d’un poids 300 tonnes, à moins de 20m de certaines habitations.
En effet, notre quartier calme et préservé jusqu’alors, est situé sur d’anciennes carrières et quelques maisons présentent déjà quelques défauts dûs aux mouvements des sols. L’étude d’impacts actuelle a été effectuée uniquement sur le site d’exploitation et non sur la zone pavillonnaire limitrophe, alors même que le Commissaire Enquêteur a déjà statué pour un avis favorable à l’issue de l’enquête publique.
A ce jour, nous, riverains n’avons aucune réponse de la mairie, de l’EPCG ou de Coriance concernant l’étude d’impact environnementale sur cette zone pavillonnaire mitoyenne du futur chantier.
A notre connaissance, il n’y a aucun précédent en France d’implantation de gite de forage en zone urbaine, aussi proche d’habitations !
Ces travaux pourraient mettre en péril notre sécurité, nous demandons d’urgence des garanties réelles et sérieuses aux responsables du projet.
De plus, comment ne pas être effarés et inquiets par ce chantier générant, bruits 24h/24 et 7j/7, poussières, boues, et danger potentiellement plus grave pour la santé, avec le stockage de produits toxiques, à proximité immédiate d’une crèche (60 places), de jardins familiaux et de nos habitations.
Nous demandons donc à exprimer, aux campinois et Val-de-Marnais, nos craintes qui sont fondées et légitimes.
Nous invitons Mr Florent Bascoul ou un autre membre de votre rédaction, à prendre contact avec notre association et à nous rencontrer afin d’échanger sur le sujet in situ.
l’Association des riverains du stade René Rousseau
Nous habitons à 20 mètres de l’implantation prévue de cette centrale et sommes plus que concernés par la question des nuisances sonores à venir.
Il faut savoir que nous ne serons pas les seuls concernés car, la nouvelle crèche départementale qui sera livrée sur le 2eme semestre 2021 est construite à quelques mètres de l’implantation prévue de cette centrale ! Comment ces bébés pourront-ils se reposer avec du bruit incessant et grandir à proximité d’émanations de gaz ? Cela ne semble pertuber, en aucun cas, les décisionnaires du projet visiblement adopté sous l’ancienne municipalité mais validée par la nouvelle !
Mais cela n’est malheureusement pas notre principale préoccupation : il faut savoir que nous n’avons aucune garantie, à ce jour, pour prévenir de détérioration et mouvements des sols et donc de potetentielles dégradations de nos habitations (fissures) contruites sur une zone d’anciennes carrières. Aucune étude d’impact n’a été réalisée sur à ce jour sur la zone pavillonnaire.
Bonjour, Nous faisons partie des riverains proches concernés par ce projet. Malgré le fait que votre article contient essentiellement des informations exactes , néanmoins vous passez à côté des vrais questions que les riverains se posent et de notre source principal d’inquiétude et de désaccord concernant ce projet. Le forage sur une zone d’anciennes carrières qui se situe à la proximité immédiate de pavillons risque de provoquer des mouvements de terrain qui mettent en danger l’ensemble de nos propriétés. Nous n’avons à ce jour reçu aucune garanties sur les mesures envisagées pour éviter tout risques de dégradations à venir;
voici a quoi ressemble un forage…
Ce qu l on oublie de dire dans cette article, cest que le forage vas avoir lieu a 10 metre de ma maison, une jolie foreuse de 300 tonnes sur un site ou il est interdit de rouler avec des véhicules de plus de 3T5, petite cerise sur le gateau, le terrain de construction prévu, a toujours été inconstructible(ancienne carriere), c est pour cela qu il y a un stade.
et la deuxieme grosse surprises …c est que cette usine sera a 30 metre d une toute nouvelle creche qui ouvre ses portes d ici quelque mois…franchement bravo pour cette organisation hors pair
on s est monté en association, on se défend
oui a la geothermie mais pas sur ce site trop proche des habitation
j vous parle pas des nuisances sonores H24, des rejets de gaz des nuisances lumineuses etc
j espere que nos maisons déja fissurés tiendrons le coup
on attend la reunion avec Mr le maire pour nous dire que ce projet n est pas retenu
Certains pavillons se situent à moins de 20 m du puits de forage !
C’est un projet risqué, sans aucune étude d’impact sur les habitations à proximité immédiate. Les riverains n’ont actuellement aucune garantie sur le devenir de leurs habitations, bâties sur d’anciennes carrières, pas toujours bien remblayées.
À cause de quelques mois de nuisances, des riverains s’opposent à ce projet qui permet d’éviter d’importantes émissions de déchets (1 tonne par logement par an, c’est colossal) et d’arrêter de financer la Russie et l’Arabie saoudite (et donc, notamment, l’abjecte guerre au Yémen). Incompréhensible.
bjr
si j écoute bien ta libre pensée…il faut faire ce forage …cela permettras
d arretter la guerre au yemen
super argument, franchement bravo, celle on me l avais pas encore faite, je retiens
j suis d accord sur la geothermie comme toi, sauf que la pour l interet general, on décide de jouer avec nos maisons, nos vies , on s est pas ce qui peut se passer pendant les 5 mois de forage
QXOTL c est quoi ton nom, dis pas n importe quoi et renseigne toi avant de venir defendre un projet délirant comme celui la
“si j écoute bien ta libre pensée…il faut faire ce forage …cela permettras
d arretter la guerre au yemen”
Non, je n’ai pas écris cela. Si vous donnez 10 € à un candidat à une élection et qu’il est élu, il l’aurait certainement été même sans vos 10 €, mais vous avez quand même participé à son élection.
“on décide de jouer avec nos maisons, nos vies”
Non, on creuse un trou (et, dans le cas présent, on en rebouche bien plus). Si dommage il y a à votre maison, vous serez largement compensés financièrement. Par contre, les émetteurs de gaz à effet de serre jouent eux réellement avec la vie d’autres personnes.
“on s est pas ce qui peut se passer pendant les 5 mois de forage”
Il se passera très probablement la même chose que pendant les forages similaires qui ont eu lieu ces dernières années dans le Val-de-Marne à Villejuif (situé également à moins de 20 m de pavillons) ou Alfortville (idem), pour ceux qui me reviennent en mémoire.
Le commissaire enquêteur pointe également, et à plusieurs reprises, l’absence de transmission d’informations à la commission d’enquête par les autorités pilotes de ce projet. Le commissaire enquêteur regrette notamment que le référé déposé par les riverains n’ait pas été joint au dossier d’enquête publique. Il s’agit bien d’un défaut d’information du public, volontaire ?
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