“Sans gestionnaire, c’est la galère, sans CPE, c’est miséreux”, ont scandé ce mercredi après-midi les personnels et parents d’élèves du collège Lucie Aubrac de Champigny-sur-Marne, devant le rectorat de Créteil.
“Il y a cinq ans, nous nous étions battus pour obtenir un conseiller principal d’éducation (CPE) supplémentaire, stagiaire, à temps complet. Toute l’équipe pédagogique s’est mobilisée pour mieux encadrer les élèves de cet établissement en réseau d’éducation prioritaire (REP). Nous avons enregistré des progrès sur l’absentéisme et le niveau scolaire. Mais en ce début d’année scolaire, nous avons l’impression de faire marche arrière”, regrette un prof alors que la CPE se retrouve à nouveau seul.
Toujours pas de SVT dans 4 classes, et pas de maths dans une une classe
Depuis la rentrée également, une centaine d’élèves (quatre classes) sont privés de cours de SVT (Sciences et vies de la terre) faute d’enseignant et une classe n’a pas de mathématiques pour la même raison.
“Il y a deux ans, nous avions 57% d’élèves issus de familles en catégories socio-professionnelles défavorisées, cette année la proportion est passée à 66%. Parallèlement à cette paupérisation, il y a un climat particulier à Champigny-sur-Marne avec les phénomènes de rixes. Nous avons plus que jamais besoin de ces postes”, plaide un enseignant.
Les parents d’élève partagent l’inquiétude. “Nous avons une équipe pédagogique très investie qui propose aux élèves des activités entre midi et deux heures avec des clubs jeu de société, cinéma, manga. Il y a également des dispositifs pour venir en aide aux élèves en décrochage. Tous ces projets risquent d’être anéantis. Il y a 557 élèves ici avec un seul CPE quand le collège Paul Vaillant Couturier en a deux pour un effectif de 850 élèves”, précise Augustin Lerolle, représentant de parents d’élèves FCPE.
Pour l’heure, les rencontres avec la direction des services départementaux de l’éducation nationale n’ont pas permis d’aboutir à un consensus. “Ils nous ont dit que le poste à mi-temps de CPE dont bénéficions depuis cinq ans n’était en fait qu’un bonus et que nous étions en capacité de nous débrouiller sans. Deux inspections ont été menées dans la foulée, l’une auprès de la CPE et l’autre auprès du chef d’établissement. Mais nous ne pouvons pas lâcher sinon ils ne nous accorderons plus rien”, estime un enseignant.
Sur place ce mercredi, les manifestants ont reçu le soutien des élues Fatiha Aggoune, présidente du groupe d’opposition Val-de-Marne en commun au département et de Jeannick Le Lagadec, conseillère municipale d’opposition. La mairie de Champigny-sur-Marne a par ailleurs fait part de son soutien à la mobilisation du collège.
Après être resté près de trois heures devant les locaux du rectorat de Créteil, les manifestants qui souhaitaient être reçus en délégation sont finalement partis. La mobilisation doit se poursuivre dans les prochains jours avec des actions dans l’établissement campinois.
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