Ils l’ont déjà démontré par le passé, les riverains du chantier du Grand Paris Express de l’avenue Salengro, à Champigny-sur-Marne, n’ont pas l’intention de se laisser pourrir la vie sans demander compensation.
Cet automne, le groupement d’entreprise Eiffage-Razel Bec ont achevé les parois moulées de la gare Champigny-Centre de la future ligne 15 sud du Grand Paris Express. Les travaux de terrassement sont en cours pour clore les boîtes avec des dalles de couverture. Le tunnelier Aïcha doit traverser la gare au premier trimestre de cette année et terminer sa progression à l’ouvrage d’entonnement Salengro d’ici la fin 2021, le tunnelier Camille devrait l’atteindre cet été.
L’avancée du chantier aurait pu réjouir les riverains mais une annonce de la Société du Grand Paris est venue anéantir toute poussée d’enthousiasme. «Les locataires ainsi que leur bailleur ont eu la désagréable surprise d’apprendre courant du dernier trimestre 2020, la suspension des indemnisations aux locataires pour la période des 6 semaines de confinement en 2020, et la suspension à partir de janvier 2021», explique IDF Habitat.
Après le choc de l’annonce, le président d’IDF Habitat, les locataires, amicales CNL et CLCV, l’association départementale CNL du Val de Marne, et le maire de Champigny-sur-Marne, ont sollicité le président de la Société du Grand Paris, pour obtenir des explications. Sans succès. Un nouveau courrier lui a été adressé le 11 janvier. «Ces décisions ont été prises sans concertation, qu’elles ne sont ni acceptées, ni acceptables. (…) Tout d’abord, elles se sont appliquées en pleine crise sanitaire alors que les familles connaissent des difficultés économiques importantes en découlant [et par ailleurs] les nuisances sont loin d’être terminées», cite la lettre.
Toujours sans réponse, ils viennent de poser un ultimatum à Thierry Dallard, pour obtenir, sous 15 jours, la reprise du dialogue et des indemnisations.
La SGP assure que les riverains ne se plaignaient plus autant
Dans un courrier adressé en novembre au maire de Champigny-sur-Marne pour lui demander une prolongation des arrêtés de dérogation aux horaires de chantier (24h/24 et 5 jours sur 7), la Société du Grand Paris rassurait l’édile en expliquant qu’«aucun riverain ne s’était manifesté pour se plaindre des activités nocturnes». Dans les faits, les riverains du chantier, encore aujourd’hui, doivent vivre avec la poussière, le bruit, les gênes de stationnement engendrées par le chantier.
De son coté, Laurent Jeanne (Libres), maire de la ville, a également enjoint la SGP à poursuivre l’indemnisation, même partiellement. «Des nuisances, même moins importants, en ce qui concerne le volume sonore, persisteront et ce jusqu’à la fin du chantier. Et le fait qu’il vous soit aujourd’hui difficile d’identifier la nature des nuisances à venir et d’en mesurer objectivement le volume sonore, ne doit pas vous amener à prendre la décision de suspendre de manière aussi catégorique toutes indemnisations des riverains. (…) Le maintien d’une prise en charge partielle des indemnisations de loyers est je pense tout a fait justifiée pour ces dérogations de nuit, avec possibilité de revoir a la hausse les dédommagements en fonction des nuisances constatées.»
Le président du conseil départemental du Val-de-Marne, Christian Favier, a également abordé ce sujet lors de la réunion du conseil de surveillance qui avait lieu ce mardi. «Après plusieurs sollicitations, le Président du Directoire de la Société du Grand Paris l’a confirmé ce jour : il s’agissait d’une erreur. Suite aux interpellations, un nouveau dispositif sera mis en place afin de tenir compte des nuisances subies. Cet engagement figurera au procès verbal du Conseil de surveillance et je ne manquerai pas de suivre sa mise en œuvre. Il s’agit d’une avancée pour les riverains concernés. Je reste néanmoins vigilant».
La position de la Société du Grand Paris complètera cet article lorsqu’elle aura donné suite à nos sollicitations.
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