Supprimer l’un des deux postes de directions pour créer une très grosse école d’une vingtaine de classes, l’affaire passait mal auprès des enseignants de Champigny-sur-Marne et une pétition intersyndicale de protestation avait été lancée.
D’autant que les deux écoles sont situées en réseau d’éducation prioritaire, dans le quartier du Bois l’Abbé.
Pour situer, l’école Anatole France A comprend à ce jour 6 classes de CP et CE1 dédoublées, et 4 classes pour les niveaux suivants. A l’école Anatole France B, il y a 4 classes dédoublées de CP et CE1 et 5 classes pour les autres niveaux. Ces deux établissements avaient à leur tête un poste de direction bénéficiant d’une décharge à 100%.
«Plutôt que d’avoir à choisir qui de l’une ou de l’autre des directrices ils garderont, le départ en retraite permet de ne léser personne. L’école comptera désormais 19 classes mais 10 d’entre elles sont dédoublées», motivait l’inspection académique. «En fin de compte, cette fusion va nous permettre de regrouper des classes sans changer grand chose en terme de direction. Je tiens à rappeler que nous ne sommes même pas à 70% de taux de remplissage dans ces deux écoles à cause des stratégies d’évitement de certaines familles. Il n’y a donc pas de sujet sur le taux d’encadrement. Nous avons le même problème au collège Elsa Triolet pourtant conçu pour 600 élèves», indiquait pour sa part Laurent Jeanne, maire de Champigny-sur-Marne.
«Qui peut prétendre qu’un poste de directeur au lieu de deux et donc la réduction de moitié de l’accompagnement des familles dans ce quartier très difficile puisse d’une manière ou d’une autre améliorer la situation des élèves en difficulté ? Alors que les élèves des quartiers populaires subissent encore plus que les autres les conséquences du confinement, de la crise sanitaire, du manque de remplaçants, il faudrait au contraire embaucher massivement des enseignants pour baisser les effectifs, assurer tous les remplacements et constituer des petits groupes à tous les niveaux pour rattraper le retard scolaire pris l’année dernière», déplore le syndicat qui rappelle qu’un projet similaire avait été proposé il y a deux ans à Villejuif et qu’une mobilisation avait permis de l’annuler.
Ce vendredi, la commune a finalement décidé de ne pas donner suite au projet qui émanait du rectorat, après une réunion de travail avec des représentants des syndicats (SNUDI-FO et SNUIPP-FSU), des parents d’élèves et des enseignants. “L’ensemble des participants a pu constater que les informations reçues dès l’origine du projet de fusion étaient erronées et qu’en conséquent les conditions n’étaient pas réunies pour délibérer sur ce point lors du Conseil Municipal du mardi 3 février 2021. Le projet de vote de la fusion des écoles Anatole France A et B au prochain conseil municipal, demande émanant du Rectorat, a donc été annulé d’un commun accord entre les différents participants”, explique la municipalité dans un communiqué.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.