Violences conjugales, dépendance financière, accès au droit, difficultés liées à la parentalité… « Ce genre de problèmes sont difficiles à aborder en public », explique Naïma Nadir, membre fondatrice de l’association Femmes relais qui se bat contre les discriminations dont sont victimes les femmes depuis 1997. « La création de la Maison de la femme est un événement important parce qu’elle offrira aux femmes qui viennent nous voir un endroit discret pour se confier. »
A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, l’association Femmes relais a inauguré ce lundi 8 mars la Maison de la Femme, au mail Rodin, au cœur du quartier du Bois l’Abbé. La permanence permettra d’accueillir en toute discrétion toutes les femmes victimes de discriminations.
De fait, le local flambant neuf de la permanence aménagée dans une ancienne loge de gardien ne porte aucune indication. « C’est aussi pour éviter les représailles. Notre association a déjà été confrontée à quelques difficultés », glisse Asma Ashraf, directrice de Femmes relais qui fait la visite des lieux.
Pour l’heure, la permanence a pour vocation d’accueillir, sur rendez-vous, trois jours par semaine entre de 10h00 à 17h00. « Ces entretiens sont prévus sur une durée d’au moins deux heures », détaille Asma Ashraf, « parce que nous cherchons à privilégier le temps d’écoute et l’établissement d’un lien de confiance ». Pour elle, l’égalité des droits entre les femmes et les hommes relève d’un combat de longue haleine, aux multiples facettes : « On pense beaucoup aux violences physiques, mais il y a aussi les réalités sociales : de nombreuses femmes subissent une violence économique du fait de leur dépendance financière à leur conjoint. » De plus, la barrière de la langue empêche beaucoup d’entre elles de jouir de leurs droits les plus élémentaires. L’association Femmes relais travaille ainsi dès sa création à faciliter la mise en relation avec les institutions comme la caisse d’allocations familiales (CAF) ou la maison départementale des personnes handicapées (MDPH).
Coup de pouce du territoire
Financièrement, la Maison de la femme du quartier du Bois l’Abbé est soutenue par l’établissement public territorial (EPT) Paris-Est Marne-et-Bois qui lui a alloué une subvention de fonctionnement e de 20 000 euros dans le cadre de son budget consacré à la lutte en faveur des droits des femmes, qui s’établit en 2021 à 150 000 euros, “en augmentation de 40%”, précise son président, Olivier Capitanio, également maire de Maisons-Alfort. “C’est le seul champ d’action qui ne relève pas de ses compétences sur lequel nous avons souhaité marquer notre engagement.” Au-delà de la Maisons de la femme à Champigny, le territoire finance principalement le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), à hauteur de 130 000 euros, et a monté un groupe de travail sur la place des femmes dans la société autour d’Igor Semo, maire de Saint-Maurice.
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