D’ici à septembre, le lycée Pauline Roland à Chevilly-Larue va disposer d’une extension flambant neuve à 6,4 millions d’euros lui permettant de gagner 400 places supplémentaires. Gros bémol, le rectorat de Créteil prévoit de supprimer une de ses quatre classes de terminale à la rentrée.
Ouvert en septembre 2011, le lycée Pauline Roland de Chevilly-Larue a été pensé dès la fin des années 1960 pour accompagner la croissance démographique en banlieue. A cette date, un syndicat intercommunal composé de L’Haÿ-les-Roses, Cachan, Chevilly-Larue, Fresnes et Rungis se constitue pour développer deux nouveaux lycées, à Fresnes et Chevilly-Larue. A Fresnes, le lycée Mistral ouvre dès la rentrée 1973 mais le projet de Chevilly est suspendu jusqu’à sa reprise par la région à la fin des années 1980, après la loi de décentralisation qui confie la gestion des lycées aux régions.
Dernier né dans le secteur, l’établissement compte aujourd’hui 800 élèves, contre 2500 au lycée polyvalent de Cachan et 1500 à Frédéric Mistral Fresnes. La nouvelle extension lui permet toutefois d’accueillir 400 élèves supplémentaires.
De quoi augurer de son développement, d’autant que, l’établissement, historiquement plutôt scientifique et technique, a obtenu de haute lutte la spécialité humanité, lettres et philosophie lors de la réforme du lycée.
Lire :
Le lycée de Chevilly-Larue obtient sa 7ème spécialité
A Chevilly-Larue, le lycée Pauline Roland réclame l’égalité des spécialités
Il propose donc désormais un accès complet aux enseignements généraux de seconde. Il dispose par ailleurs d’un internat de 70 places depuis 2018 , qui ne demande qu’à accueillir des élèves.
Lire : A Chevilly-Larue, l’internat du lycée Pauline Roland reste sous-occupé
«Alors que nous nous attendions à avoir un doublement de nos classes en seconde et première générale et professionnelle, l’extension à 6 millions d’euros va rester vide, au moins en 2021-2022. C’est du gaspillage d’argent public. Le rectorat a annoncé qu’il allait nous baisser notre dotation horaire globale et supprimer une classe de terminale parce que nous serions légèrement en dessous des seuils et qu’ils préfèrent bourrer les classes», confie un membre du conseil d’administration, furieux.
Parmi les membres de la communauté éducative, beaucoup s’interrogent sur l’organisation des cours avec les différentes combinaisons d’enseignements de spécialité possibles. «Il va être difficile de positionner les élèves par rapport à leur choix. Dans un grand lycée, on peut toujours demander à des enseignants de faire des heures supplémentaires mais avec seulement deux ou trois enseignants spécialisés dans une discipline c’est impossible. Pour respecter les vœux de l’élèves, le rectorat va devoir proposer un autre établissement et les grosses structures voisines vont être privilégiées par rapport à notre établissement que l’on ne laisse pas grandir», explique un autre administrateur.
Grosse pression sur le lycée bien côté
A Chevilly-Larue, de nombreux lycéens continuent d’aller au lycée à Cachan ou à Fresnes faute de pouvoir trouver une place à Pauline Roland. Environ 230 familles d’élèves de troisième souhaitaient cette année inscrire leur enfant dans cet établissement qui ne proposait que 140 places. En une dizaine d’années, le lycée polyvalent de Chevilly-Larue s’est ainsi taillé une solide réputation et figure en bonne place dans les classements de performance.
«Qu’attendent-ils pour nous permettre d’accueillir davantage d’élèves ? Le plan de prévision local signé par la rectrice en 2016 prévoyait la montée en charge. Ils agissent aujourd’hui comme s’ils revenaient là-dessus. La crainte, c’est que l’on devienne une marge d’ajustement et que l’on nous attribue des moyens académiques sans lien avec notre projet d’établissement», s’alarme l’un des administrateurs.
Le rectorat de Créteil a été sollicité ce mardi et sa position sera publiée dès qu’elle sera transmise.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.