C’est dans les anciens entrepôts de la Poste de Choisy-le-Roi qu’Emmaüs a ouvert sa friperie solidaire à la mi-mai, quelques semaines après la date prévue en raison du dernier confinement. A l’étage, un atelier couture s’affaire à créer de nouveaux vêtements à partir d’anciens, sous la marque le Labo de l’Abbé.
“On a essayé de faire quelque chose de très beau. L’aspect esthétique n’est pas toujours un facteur d’intimidation. Ce n’est pas parce qu’il y a de la précarité, qu’il ne peut y avoir de beauté. A Emmaüs, les gens recherchent la quantité, mais il peut y avoir aussi de la qualité“, motive Guillaume Audebert, qui s’est occupé du design de la boutique. Pour aménager les lieux aux standards d’un magasin classique, l’association a bénéficié des dons des grandes enseignes, des mannequins donnés par Etam aux cintres 1,2,3.
Depuis, les clients affluent. “La friperie revient au goût du jour car elle revêt plusieurs aspects : tendance, écologique et solidaire“, explique Guillaume Audebert.
Labo de l’Abbé : la récup n’empêche pas le style
Au-delà des vêtements remis en vente, la friperie réinvente aussi de nouvelles pièces, tendance, vendues à Oberkampf. C’est l’objet du premier étage du nouveau site de Choisy-le-Roi, où un atelier couture a été aménagé pour créer des pièces uniques à partir de tissus 100% récupérés, à l’instar de ce bomber blanc, imaginé et conçu par Ibrahima, en insertion professionnelle dans l’association.
Un tremplin vers l’emploi
A l’instar des autres magasins Emmaüs, le site constitue aussi un chantier d’insertion qui accueille notamment des personnes fraîchement arrivées en France ou avec de grosses difficultés financières comme des femmes seules avec enfants, éloignées du monde du travail et orientées ici par Pôle Emploi. Sur les 60 emplois créés par l’ouverture de la friperie et de ses ateliers, 70% sont occupés par des femmes seules avec enfants, au parcours professionnel accidenté.
Une partie des salariés, choisis pour leur qualité de couturier, travaillent à l’atelier de création, sensibilisés aux associations couleurs et matières, aux nouvelles tendances. D’autres sont à l’espace tri (photo de une) et s’occupent de redistribuer les vêtements utilisables vers les différentes boutiques, ou encore à la vente. Ils peuvent changer d’espace et se former à différents métiers pour être ensuite plus facilement employable, en dehors d’un chantier d’insertion.
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