23,6% de la population de Seine-Saint-Denis avaient reçu au moins une première dose de vaccin contre la Covid-19 contre 34% en moyenne au niveau national, selon les données de l’Agence régionale de santé (ARS) au 26 mai.
Une situation qui peut sembler paradoxale alors que la Seine-Saint-Denis compte le plus gros vaccinodrome de la région, au stade de France. Au total du reste, 499 526 ont été vaccinées depuis des centres du département au 26 mai, mais 475 634 habitants de Seine-Saint-Denis ont été vaccinées (dans le département ou ailleurs) à cette même date.
L’ARS constate également que “la part de résidents du département qui se font vacciner à ce stade est très en retrait par rapport au reste du pays” même si plus de 70% des plus de 75 ans et plus de 61 des 65 à 74 ans étaient déjà vaccinés fin mai. L’ARS souligne le cas spécifique des 65-74 ans et des personnes plus jeunes déjà éligibles depuis plusieurs semaines, particulièrement en retard dans le processus de vaccination. Stéphane Troussel, président du conseil départemental, note pour sa part que “le taux de vaccination en Seine-Saint-Denis selon les populations cibles est inférieur de 7 à 11 point de la moyenne nationale.”
L’élu PS rappelle par ailleurs que “la Seine-Saint-Denis s’apparente à un désert médical : la densité de médecins généralistes et spécialistes y est inférieure de 30% à la moyenne nationale.” La Seine-Saint-Denis compte pourtant 30 centres pour 40 communes, au-delà du vaccinodrome XL du stade de France, soit le réseau le plus dense de points de vaccination de l’Ile-de-France.
Augmentation massive des doses en juin
Le mois de juin devrait permettre d’accélérer fortement avec une nette augmentation des doses, à l’instar des autres départements de la région.
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Voir ci-dessous les données de Santé Publique France à date du 4 juin concernant les livraisons de doses passées et prévues par semaine en Seine-Saint-Denis. A noter que ces données comptent 6 doses de Pfizer par flacon alors qu’en réalité, il est souvent possible d’en faire 7. Ces données sont donc légèrement inférieures par rapport aux nombre de doses réellement disponibles.
Concilier massification et proximité
Pour accélérer, la préfecture et l’ARS préconisent que les centres de vaccination ambulatoires organisent des plages de vaccination sans rendez-vous, réservées aux résidents du département, d’ouvrir des créneaux en nocturne, d’élargir la vaccination “au pied des tours” à cinq nouvelles communes et encore de multiplier les équipes mobiles pour atteindre les personnes les plus fragiles, à l’occasion de distributions alimentaires et dans les résidences sociales. Un message également martelé par le patron du département qui rappelle avoir demandé, lors de l’ouverture du centre au Stade de France “d’élargir au plus vite les publics éligibles (personnels scolaires, personnes les plus exposés qui ne télétravaillent pas…)” et “d’avoir une stratégie vaccinale qui marche sur ses deux pieds” avec “des solutions pour massifier” et “des solutions de proximité pour ne laisser aucun habitant de Seine-Saint-Denis au bord de la route.”
Nécessité de disposer de chiffres plus fins
Le président du département invite aussi l’ARS à fournir des chiffres plus fins concernant le taux de vaccination par territoire. “Pour mener des politiques publiques locales efficaces, nous avons besoin de données plus fines notamment par bassin de vie.”
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