Plus de trois semaines après l’installation de consommateurs de crack dans un square de la place Auguste Biron (19ème arrondissement), à la lisière de Pantin et d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), les maires des communes ont déposé mercredi 20 septembre une requête en référé pour contester cette décision.
Dans un communiqué commun, Karine Franclet, maire (UDI) d’Aubervilliers et Bertrand Kern, maire (PS) de Pantin, déplorent n’avoir “ni été entendus, ni été reçus par le premier ministre” Jean Castex, “seul à même de coordonner une réelle action de prise en charge de ces personnes malades de leur dépendance“.
Quatrième mercredi de mobilisation
Tous deux avaient organisé la semaine dernière un rassemblement place Vauban dans le 7ème arrondissement, à proximité de l’hôtel de Matignon. Avec le député de la circonscription, Bastien Lachaud (LFI), ils avaient alors adressé une lettre au premier ministre signé par plusieurs habitants des Quatre-Chemins, un quartier à cheval sur les deux communes à proximité duquel a été installé le campement de toxicomanes.
“Puisque nous avons sensibilisé le pouvoir législatif, puisque le pouvoir exécutif refuse de nous répondre, nous nous tournons vers le pouvoir judiciaire“, déclarent les deux maires dans cette nouvelle prise de position, appelant à une nouvelle manifestation jusqu’au “mur de la honte” qui a réuni ce mercredi une cinquantaine de personnes dont les membres du collectif 93 anti-crack.
Annuler l’installation des toxicomanes place Auguste Biron
En déposant une requête en référé (qui est une procédure d’urgence), Karine Franclet et Bertrand Kern espèrent que “la décision de déplacement soit annulée au titre du fait qu’elle ne saurait être la réponse de l’Etat à la situation catastrophique de ces usagers du crack pour les soigner et pour nous protéger“.
Le 24 septembre un arrêté avait été pris pour transférer les toxicomanes des Jardins d’Eole (également situé dans le 19ème arrondissement) vers la place Auguste Biron. Une décision que les deux édiles fustigent dans leur communiqué commun: “Nous ne comprenons pas la pertinence de l’utilisation des termes “pas de riverains directs” lorsque nous recevons des dizaines de signalements (…). Nous ne comprenons pas l’usage [selon les termes du ministre de l’intérieur] de “quelques heures, quelques jours” (…) Nous ne comprenons toujours pas que ces usagers du crack qui ont besoin d’abord d’un accompagnement médical, sanitaire et social, ont été déplacés à côté du quartier des Quatre Chemins considéré comme l’un des plus pauvres de France métropolitaine (…).
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