Un ancien manager du rappeur Gims a été condamné lundi par le tribunal correctionnel de Créteil à deux ans de prison dont un avec sursis pour avoir escroqué près de 300 000 euros à Universal Music France entre 2014 et 2016.
Il a également été condamné à 50 000 euros d’amende et effectuera sa peine sous forme de détention à domicile.
Trois autres prévenus ont été condamnés à l’issue du même procès à des peines de six mois d’emprisonnement ferme à douze mois avec sursis, tandis que trois autres ont été relaxés.
Entre 2014 et 2016, Universal Music a payé des dizaines de factures “sans justification” et ne correspondant en réalité à “aucune prestation” pour des voyages, des enregistrements en studio ou des séances de photo, avait rappelé en mai pendant l’audience la présidente du tribunal.
Au cœur de cette escroquerie, un ancien manager du label Monstre Marin Corporation, créé par le rappeur Gims.
En 2015, Gims a fait appel à ce “label manager” pour l’aider notamment à produire un nouvel album, “Djuna Family”. L’enquête montrera que des fausses factures ont également été produites pour ce projet, finalement avorté.
D’autres projets, dont un avec la chanteuse Vitaa, ont fait l’objet de “fausses factures”, selon les enquêteurs.
“C’est lui (le manager NDLR) qui a tiré réellement profit de cette infraction, celui qui est en position de force, qui a pu imposer sa volonté”, avait souligné la procureure lors de son réquisitoire.
“Jamais de ma vie je n’ai fait de fausses factures”, a assuré à la barre le manager. “C’est un milieu particulier”, “j’établis un budget pour un album et un contrôle de gestion valide, mon rôle est de fluidifier le système”, a ajouté le prévenu, à la tête de plusieurs sociétés de prestations pour des artistes comme Vitaa ou le chanteur Bramsito.
“Universal débloque des lignes de budget pour mon client qui utilise des prestataires”, avait argué pendant l’audience son avocat, Me Yann Le Bras, qui avait plaidé la relaxe au motif qu’ “aucune infraction (n’était) matérialisée”.
“Même si le processus était inhabituel, je ne voyais pas de malversation, pour moi il y avait une forme de logique”, avait expliqué de son côté un ingénieur du son, prestataire de ce label manager et également prévenu.
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