Elles étaient femmes de ménage chez Derichebourg, elles seront bientôt aides-soignantes dans les maisons de retraite du groupe Korian, un métier qui ne connaît pas le chômage. 24 femmes ont inauguré ce mercredi à Créteil un nouveau dispositif de formation-reconversion en présence des ministres du Travail et de l’Autonomie.
Baptisé “transitions collectives”, le dispositif a été finalisé en début d’année par le gouvernement et les partenaires sociaux. Il s’adresse à des salariés dont les emplois sont fragilisés et qui se positionnent sur une formation vers des entreprises peinant à recruter dans le même bassin d’emploi. L’idée est d’appréhender les restructurations sans passer par des licenciements.
Concrètement, les salariés conservent leur rémunération et leur contrat de travail pendant toute la formation. Son coût et la rémunération des salariés sont pris en charge par l’Etat en fonction de la taille de l’entreprise: de 40% pour celles de plus de 1 000 salariés, jusqu’à 100% pour les TPE et PME, l’entreprise de départ finançant la part restante.
Réunies dans une grande salle de leur entreprise à Créteil, les 24 pionnières, salariées de Derichebourg, doivent ainsi intégrer à l’issue d’une formation de 14 mois et l’obtention de leur diplôme d’aide-soignante le groupe Korian (maisons de retraite) en CDI. Un premier sas d’orientation est au programme dès ce mois-ci, avant l’accueil en formation chez Korian.
“On a besoin de vos compétences et de votre motivation”, “c’est une belle aventure qu’on commence ensemble”, leur lance Sophie Boissard, directrice générale de Korian, tandis que Boris Derichebourg, président de Derichebourg multiservices, salue une “véritable passerelle” entre métiers et groupes différents, alors que le télétravail risque notamment de réduire les besoins en nettoyage.
A leurs côtés, la ministre du Travail, accompagnée de Brigitte Bourguignon, ministre déléguée à l’Autonomie, se félicite de voir que “ce n’est pas qu’un dispositif sur papier” mais qu’il est en train de “devenir une réalité”, rappelant qu’il a été “bâti avec les partenaires sociaux”.
« Transitions collectives », bâti avec les partenaires sociaux, devient réalité.
— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) April 7, 2021
Bravo aux salariées de @derichebourg qui s’engagent dans un parcours de formation pour devenir aides-soignantes chez @korian. Nous serons à leurs côtés pour les accompagner dans ce nouveau projet. pic.twitter.com/jXQOANtjcF
Patrick Martin, président délégué du Medef, salue d’ailleurs avec cette première concrétisation un “signal fort” envoyé aux entreprises et un outil qui “correspond à un besoin impérieux pour l’emploi”, tandis qu’Yvan Ricordeau, secrétaire national de la CFDT, note que penser aux passerelles entre métiers est “un enjeu autour duquel on tourne depuis presque 25 ans”.
Très attentives et motivées, certaines des aspirantes aides-soignantes filment l’intégralité des interventions avec leur smartphone. Esther, chez Derichebourg depuis 5 ans, raconte avoir échoué plusieurs fois au concours d’aide-soignant, métier auquel elle “tient beaucoup”, alors que Séraphine se réjouit de pouvoir “apprendre”. Une de leurs collègues salue avec cette formation “un cadeau tombé du ciel”, tandis qu’une autre souligne que si elle avait fait la formation, elle aurait pu “venir en aide” pendant la crise du Covid-19 plutôt que d’être en chômage partiel.
Pour certaines, il s’agit aussi de passer d’un temps partiel à un temps plein et d’y gagner en rémunération comme en qualification. Chez Korian, le salaire de base à l’embauche d’une aide-soignante est de 1 906 euros, alors que certaines postulantes rapportent ne toucher que 1 200 euros par mois.
“Je ne vois pas d’abord l’aspect financier. Avec un seul geste on peut réconforter quelqu’un, c’est pour ça que ce métier me plaît”, assure Mankoura Kone, venue de Côte d’Ivoire, avant de lancer bravache: “les diplômes, on les aura!”.
Le ministère du Travail ne s’est pas fixé d’objectifs sur le nombre de salariés qui pourraient bénéficier de ce dispositif. Mais Mme Borne a rappelé que le gouvernement avait décidé d’y consacrer “500 millions d’euros sur 2021 et 2022” dans le cadre de France relance, espérant “consommer très vite” cette enveloppe pour abonder à nouveau l’outil “inventé dans la crise” et amené à “perdurer au delà”.
par Charlotte HILL
Bonsoir tous.
Moi, je veux bien tout pour que le personnel se reconvertisse. Améliore son ordinaire et évolue dans l’échelle sociale. Mais attention et là cela me donne le frisson. Si ces personnes ont autant d’ardeurs et la façon qu’elles font valser la serpillière servent à distribuer les traitements. Il y aura de quoi réellement de s’inquiéter. J’espère et souhaite qu’il y aura une sélection très stricte. Le paramédical est un métier.
On ne devient pas Astronaute du jour au lendemain, venant de la voirie de la ville de Paris…
Quoique ces derniers soient d’utilité public. Malgré la saleté de notre Capitale. L’humain par lui-même est d’une saleté rare, et il ne faut pas lui faire de remarques, sinon, il se fâche devient arrogant et incontrôlable.
Ne pas oublier non plus, que nous les anciens ne sont pas marrants avec l’âge avançant. Nous devenons capricieux et caractériel. Là il faut une force de caractère à toute épreuve. Et pour peu que la famille s’en mêle, bonjour le , les conflits.
Alors bon vent et bonne chance à celles et ceux qui se reconvertissent.
Est-ce que l’État qui forme des aides-soignantes pour un groupe privée (KORIAN) étendra cette promotion sociale pour les femmes de ménages en EPHAD PUBLIC* ?
*EPHAD public qui manque cruellement d’aides-soignant(e)s pour des raisons budgétaires.
Bel exemple d’ascenseur social . Merci à ces chefs d’entreprises qui pensent au meilleur être de leurs salariés.
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