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Environnement | | 03/03/2021
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Villejuif: incertitudes sur le devenir de la décharge sauvage à Villejuif

Villejuif: incertitudes sur le devenir de la décharge sauvage à Villejuif

Le devenir de la décharge industrielle sauvage du fort de la redoute de Villejuif, a fait l’objet d’une question au gouvernement de la part de la députée non inscrite Albane Gaillot ce mardi. La ministre Marlène Schiappa a notamment annoncé qu’une entreprise de valorisation des déchets serait installée après l’évacuation avant l’installation de services du ministère de l’Intérieur, contredisant des engagements du président de la République de début février. De quoi susciter la colère du maire de Villejuif, Pierre Garzon.

Pour rappel, ce site, qui appartient à l’Etat, servait de centre d’entraînement à la police nationale jusqu’à l’été 2016. Il devait ensuite être reconverti en projet mixte avec notamment une antenne de la fac de médecine de l’université Paris Saclay et une résidence de logements pour étudiants et jeunes actifs, une auberge de jeunesse, un centre de séminaire… Mais le projet de n’est pas fait, l’antenne de la fac étant finalement transférée à Bicêtre. A la place, a été envisagé un transfert de services du ministère de l’Intérieur. En attendant, le site est resté en jachère et au printemps 2020, il a été investi et transformé en bidonville auquel est adossé une décharge sauvage industrielle dont l’activité est très dynamique, au grand dam des riverains.

Lire : Décharge industrielle sauvage : Villejuif en appelle à Darmanin
Et : Villejuif: la décharge illégale et le bidonville s’invitent au Conseil municipal

Lors d’un recensement de l’Etat en septembre 2020, le site abritait 85 adultes et 52 enfants originaires de Roumanie et de Moldavie, ainsi qu’une soixantaine de véhicules dont une quarantaine de camionnettes. Et la décharge culminait déjà à 19 000 M3 de déchets. “La situation est dangereuse et très préoccupante pour les personnes qui y habitent, dont des enfants. En effet, au-delà de la pollution des sols et des émanations des déchets toxiques, c’est le bâti qui risque de s’écrouler”, a alerté ce mardi la députée non inscrite Albane Gaillot, à l’occasion de la séance hebdomadaire de questions orales au gouvernement.

Rappelant qu’une décision de justice de décembre 2020 avait ordonné l’évacuation du camp avant juin 2021, la députée s’est enquise des travaux préparatoires à cette opération. “Depuis cette date, ni la mairie de Villejuif ni le département n’ont été informés d’un quelconque travail préparatoire au démantèlement du campement ; l’avis d’évacuation, qui doit permettre de prévenir les personnes y habitant, n’a d’ailleurs pas encore été affiché à l’entrée. Il s’agit d’une véritable catastrophe humaine et écologique qui ne peut pas perdurer et l’on peut imaginer l’ampleur de la tâche à réaliser afin que le démantèlement s’effectue dans de bonnes conditions, prenant en considération toutes les dimensions précitées : dépollution des sols, prise en charge des familles, hébergement, etc. Je souhaite donc savoir à quelle date et dans quelles conditions la décision de justice sera appliquée et comment vous entendez y associer les acteurs locaux, élus et associations”, a questionné la députée.

En réponse, Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, a indiqué qu’en attendant le délai imparti aux occupants pour quitter les lieux, le site restait “sous étroite surveillance”.

Les acteurs de la décharge et deux de leurs clients devant la justice

Concernant précisément l’activité de décharge illégale, la ministre a fait état de procédures pénales en cours. “À ce jour, plusieurs procédures diligentées sur la base du code de l’environnement ont mené à l’audition ou au placement en garde à vue de douze personnes et à la saisie de quatre véhicules placés en fourrière. Deux gérants de société, qui s’étaient débarrassés de leurs déchets en employant des occupants du site, ont fait l’objet d’une ordonnance pénale. Par ailleurs, un ressortissant roumain, impliqué dans cette activité illégale, a été déféré en vue d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité”, a détaillé la ministre.

Concernant le devenir du site, la ministre a indiqué que “ce site est destiné à accueillir, à court terme, une entreprise de revalorisation des déchets puis, à moyen terme, des structures support du ministère de l’intérieur.”

Voir l’échange en vidéo

Colère et étonnement du maire de Villejuif

Dans un communiqué publié ce mercredi, le maire de Villejuif, Pierre Garzon (PCF), s’étonne que la ministre fasse encore état d’un accueil des services du ministre de l’Intérieur, fait part de son refus d’accueillir une entreprise de valorisation des déchets en phase intermédiaire et s’inquiète de la non préparation sociale à l’évacuation.

“Cette réponse est particulièrement surprenante de la part de madame la ministre car elle semble faire totalement abstraction de la visite présidentielle du 4 février dernier sur le site de l’Institut Gustave Roussy.  En effet, Emmanuel Macron s’est engagé lors de son déplacement à Villejuif à faciliter la session du terrain appartenant à l’Etat pour permettre la réussite du projet « Campus Grand Parc » pour le développement d’un pôle de recherche et de santé. Il n’est donc plus question d’accueillir des locaux supports du ministère de l’intérieur”, s’étonne l’élu.

Par ailleurs, elle évoque à court terme l’installation sur ce site d’une entreprise de revalorisation des déchets. Cette proposition, faite sans l’accord des élus locaux, est particulièrement scandaleuse. Depuis un peu plus d’un an, le site est devenu une gigantesque décharge à ciel ouvert adossée à l’espace naturel sensible du parc départemental des Hautes-Bruyères. Il est hors de question que cet espace serve maintenant de site expérimental de traitement des déchets pour tout le Sud Parisien. Le seul avenir de ce site dans les prochains mois est donc sa dépollution totale par l’Etat“, ajoute l’élu.

Enfin, dernier élément d’inquiétude, la non réponse de l’Etat concernant la préparation de l’évacuation des familles située sur le site. Au vu du nombre important d’enfants sur place cette décision de justice doit faire l’objet d’un accompagnement particulier pour garantir le traitement humanitaire des occupants. Les élus locaux et les associations se tiennent bien entendu à disposition pour permettre ce suivi“, conclut l’élu.

Mise à jour à 10h50, suite au communiqué de Pierre Garzon

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