Ils sont trop jeunes pour avoir assisté aux concerts de Bono, le chanteur culte de U2, mais Frank et Fanny, respectivement 25 et 29 ans, font partie des 55 jeunes Français ambassadeurs de son association One, créée en 2004 avec Robert Shriver. Leur combat pour 2021 : la mise à disposition des vaccins contre la Covid-19 à toutes les populations du monde et la promotion du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE).
Objectif : faire du vaccin contre la Covid-19 un bien public mondial ou en assurer une distribution équitable entre les pays. Les deux ambassadeurs 2021 œuvrent aussi à faire la promotion du Partenariat mondial pour l’éducation (Global Partnership Education GPE), un fonds multilatéral créé en 2002 et opéré par des pays, organisations non gouvernementales (ONG), entreprises, fondations, pour financer des projets éducatifs dans le monde (environ 1 milliard de dollars de programmes financés en 2020).
Un fonds qui nécessite d’être alimenté de manière conséquente avec beaucoup de partenaires, à tous les échelons. C’est dans ce contexte que l’ONG One, partenaire du programme, s’appuie sur des ambassadeurs locaux.
“On essaie de rencontrer des élus locaux pour qu’ils s’y engagent voire qu’ils transmettent l’information au plus haut”, explique Fanny. Frank a pour sa part contacté Albane Gaillot la députée de sa circonscription, avec laquelle un rendez-vous est fixé cette semaine, et les ambassadeurs envisagent une lettre ouverte à Emmanuel Macron. Un véritable apprentissage du lobbying.
“Nous ne sommes pas laissés à nous mêmes, indique Frank, One nous aide à identifier les députés, à les contacter, nous explique comment les relancer tout en nous fournissant de la documentation pour argumenter nos positions. Si notre objectif premier c’est celui d’aider One, à notre échelle, dans ses différentes campagnes, mon tout premier objectif est d’apprendre, autant à travers les échanges entre responsables des ONG, qu’avec les jeunes ambassadeurs One, les conférences et les modules de formation.”
Un engagement que le jeune homme, chargé de pilotage dans une société de gestion et de courtage d’assurances de personnes, estime très compatible avec sa vie personnelle et professionnelle. “Nous avons une ou deux conférences d’une heure et demie par mois, c’est très conciliable.”
“S’il fallait choisir un seul sujet, un seul combat, ce serait l’éducation même si la réduction de l’extrême pauvreté me touche aussi, car c’est le dénominateur commun de tous les problèmes. Dans mon parcours, j’ai eu à connaître des personnes qui n’ont pas eu la chance d’avoir l’éducation qu’ils voulaient ou simplement d’aller au bout en raison de contraintes familiales ou financières. J’ai connu une camarade brillante qui n’a pas pu faire ses études de médecine suite à un mariage arrangé après son bac, cette expérience m’a fait comprendre à quel point l’éducation peut faire progresser les gens dans la société”, témoigne Franck.
“La situation sanitaire a considérablement aggravé l’accès à l’éducation, notamment pour les jeunes filles. Au pic de la pandémie, 1,6 milliard d’enfants en étaient privés”, précise Fanny pour qui la priorité est la santé et la lutte contre le coronavirus. “Si des pays n’accèdent pas aux vaccins, on ne sera pas complètement protégé, notamment à cause des variants. En plus de ce partage des doses, on demande à ce que les règles de propriétés des vaccins, comme les brevets, soient temporairement arrêtées afin que tous les pays qui souhaitent en produire le puissent, et ainsi accélérer la vaccination. J’espère que nous obtiendrons des victoires concrètes, à l’image des résultats des ambassadeurs de l’année dernière, dont le travail a abouti en un projet de loi portant sur la hausse de l’aide publique au développement. Porté par le député Hervé Berville, ce projet a été adopté en mars à l’Assemblée nationale.”
Déjà impliquée dans les combats contre l’extrême pauvreté, Fanny, qui travaille à la coopération internationale au sein de la Mutualité française, connaissait déjà One mais a été poussée par une amie qui lui a transmis l’appel à candidature. Frank aussi connaissait l’organisation. “Je suis né et j’ai grandi au Cameroun, en Afrique centrale. Ayant été au contact de certaines réalités, j’essaie de me renseigner et d’apprendre sur les problématiques d’extrême pauvreté et des maladies évitables. C’est en faisant des lectures que je suis tombé sur One, je me suis abonné aux réseaux sociaux et la candidature est venue à moi de cette manière“, se souvient-il.
Parmi une centaine de candidatures, les deux jeunes ambassadeurs 2021 sont passés par une sélection en plusieurs étapes. “On devait d’abord envoyer un CV et une lettre de motivation, puis il fallait se présenter en vidéo, en français comme en anglais“, résume Fanny. Au total, 55 personnes, entre 17 et 35 ans, ont été retenus pour une année de représentation.
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