Un jeune de 21 ans a été condamné lundi à Bobigny à quatre ans de prison, dont 16 mois avec sursis, pour avoir frappé et poignardé un homosexuel de 31 ans après l’avoir attiré dans un guet-apens en 2019 à Drancy.
Dans la nuit du 4 au 5 mars 2019, Kévin s’était rendu dans cette commune de banlieue parisienne pour rencontrer un jeune homme avec lequel il échangeait depuis plusieurs jours via l’application Smax. Au moment où il sortait de voiture, trois jeunes, deux mineurs et un à peine majeur, s’étaient jetés sur lui avant de le rouer de coups.
Victime notamment d’un coup de couteau au niveau du ventre, le jeune homme s’était fait dérober sa carte bancaire et ses clés de voiture. Laissé pour mort, il s’en était sorti grâce à des voisins qui, alertés par l’alarme de sa voiture, avaient appelé les secours.
Lundi, le tribunal correctionnel de Bobigny a reconnu le caractère homophobe de cette agression, et condamné le prévenu majeur au moment des faits à quatre ans d’emprisonnement dont 16 mois assortis d’un sursis probatoire pendant trois ans (obligations de travail, domicile, soins et d’indemniser la victime et interdiction d’entrer en contact avec cette dernière), a indiqué le parquet à l’AFP. Il a été placé sous bracelet électronique.
Les deux autres suspects, mineurs au moment de l’agression, doivent eux comparaître devant un juge des enfants.
“Cette agression homophobe a entraîné près de 30 jours d’ITT (interruption totale de travail), ainsi qu’un profond traumatisme psychologique”, a déploré dans un communiqué l’association Mousse, qui s’était portée partie civile aux côtés de Stop Homophobie et Adheos.
Lors de son procès, l’agresseur, qui avait déjà passé près de deux ans en prison, “n’a pas semblé avoir pris la mesure de la gravité de ses actes”, “il reste potentiellement un danger pour les homosexuels”, a déploré auprès de l’AFP l’avocat de ces associations, Etienne Deshoulières.
“Les homosexuels vivant dans les quartiers populaires sont trop souvent victimes d’agressions physiques. Il est temps que cela s’arrête, il faut sensibiliser, informer, et parfois sanctionner fermement lorsque cela est nécessaire”, a ajouté l’avocat.
Selon une étude Ifop menée en 2018, plus de la moitié (53%) des personnes se définissant comme homosexuelles, bisexuelles ou transgenres ont déjà été victimes d’une agression homophobe.
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