Education | Val-de-Marne | 08/10/2021
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Elections de parents d’élèves en Val-de-Marne: les priorités de la Peep et de la Fcpe

Elections de parents d’élèves en Val-de-Marne: les priorités de la Peep et de la Fcpe

Les élections des représentants de parents d’élèves se tiennent ce vendredi 8 et samedi 9 octobre dans tout le pays. Dans le département, ce-sont plus de 6 000 mandats à pourvoir. Focus sur les priorités des deux principales fédérations de parents d’élèves, la Peep et la Fcpe, qui partagent toutes deux une urgence commune dans le Val-de-Marne : le remplacement de tous les professeurs absents.

Rappel du contexte, à quoi servent les parents d’élèves ? A l’école maternelle et élémentaire, les parents élus participent au conseil d’école qui discute des problèmes et des projets de l’établissement et se réunit en général une fois par trimestre. Au collège et au lycée, les parents élus ont des voix au conseil d’administration qui gère l’établissement, ainsi qu’au conseil de discipline et aux différentes commissions comme l’hygiène et sécurité. Ils participent également aux conseils de classe qui réunissent chaque trimestre les professeurs pour évaluer la progression des élèves. Les représentants de parents ont aussi pour rôle de relayer les difficultés des familles et de faire l’interface avec la direction d’école, l’académie ou encore les collectivités locales pour ce qui concerne les problèmes d’infrastructure (portes de toilettes cassées…). Ils sont de même présents en fin d’année, dans les commissions d’appel.

Les trois priorités de la Peep Val-de-Marne

Myriam Menez, présidente de la Peep 94

  1. Continuité pédagogique et remédiation en cas de rupture
    “Il faut absolument qu’il y ait cette année une vraie continuité pédagogique en présentiel et, si jamais il y a du distanciel, que des outils soient sérieusement mis en place. Il est en parallèle nécessaire de proposer de la remédiation à tous ceux qui ont fait les frais de l’absence de cours.”
  2. Remplacement des professeurs “Zéro cours perdu”
    “Nous demandons un engagement “zéro cours perdu”: que les enseignants soient remplacés ou que les cours soient rattrapés lorsqu’il y a eu une absence.”
  3. Prévention contre le harcèlement et le décrochage
    “Avec les réseaux sociaux, les cas de harcèlement se démultiplient. On parle souvent des risques psychosociaux au travail mais jamais pour les élèves alors que c’est justement un âge où le fait d’envisager de mettre fin à ses jours semble parfois la solution. Nous avons besoin de prévention, à la fois auprès de ceux qui peuvent être amenés à faire du mal et auprès de ceux qui sont en difficulté. Aujourd’hui, la réponse est très hétérogène en fonction des établissements, avec parfois de très belles initiatives et d’autres cas où les parents nous disent ne pas être pris au sérieux.”

Les trois priorités de la Fcpe Val-de-Marne

Valérie Montcourtois, administratrice de la Fcpe 94

  1. Remplacement des professeurs absents
    “Dans mon école Paul-Bert de Chevilly-Larue ce matin, il y a 6 enseignants absents et non remplacés alors qu’elle est située en réseau d’éducation prioritaire. Voilà ce que l’on vit tous les jours! Les élèves ne pourront pas travailler dans de bonnes conditions si les professeurs absents ne sont pas remplacés.”
  2. Accompagnement des élèves handicapés
    “Il n’est plus possible de ne pas avoir d’AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) pour des enfants qui ont des notifications par la MDPH (Maison départementale pour les personnes handicapées). Il faut que cela devienne un vrai métier avec un vrai salaire pur qu’il soit attractif. Nous avons du reste récemment été obligés de saisir la défenseure des droits sur ce sujet.”
  3. Plan d’urgence pour l’éducation dans le Val-de-Marne
    “Cela fait deux ans que nous sommes dans une situation de crise sanitaire et il y a des élèves qui ont pris du retard. Cela se paie aussi sur le plan psychologique. Or, on manque de psychologues. On manque d’accompagnement en général même si la vie revient peu à peu à la normale.”

Elections de parents d’élèves : comment ça marche ?
– Le nombre de sièges d’élus dépend de la taille des établissements. L’élection se fait par listes de candidats et les sièges sont attribués de manière proportionnelle au nombre de voix.
– Les listes peuvent être présentées au nom d’une association ou pas. Dans le 1er degré, les listes non constituées en association sont majoritaires au niveau national. Deux grandes fédérations, la Peep et la Fcpe fédèrent la majorité des associations de parents d’élèves et défendent chacune des positions également au niveau national. Il existe aussi un nombre croissant d’associations uniquement locales. Une fédération regroupe une partie des associations autonomes, l’Unaape.
– Tous les parents peuvent voter, qu’ils aient ou non la nationalité française. Les deux parents peuvent voter.
– Dans tous les écoles, les élections se tiennent ces vendredi 8 et samedi 9 octobre. Les modalités précises sont expliquées dans chaque établissement.

Parent d’élève élu : un statut peu reconnu

Dans leur quotidien, les parents d’élèves élus aimeraient aussi une meilleure reconnaissance. “Il y a parfois un mépris inadmissible des parents d’élèves de la part des chefs d’établissement et aussi une méfiance vis-à-vis des fédérations qui forment les parents, défendent des positions”, note Myriam Menez, présidente de la Peep 94. Du côté des élus locaux, c’est “variable”, note Valérie Montcourtois, administratrice de la Fcpe 94, qui relève un intérêt nettement plus important en période électorale mais reconnaît aussi le soutien de certains élus municipaux et parlementaires dans les actions militantes. Concernant le rectorat, ce qui est très apprécié est la réunion hebdomadaire ou quinzomadaire qui a été instaurée pendant la crise sanitaire et qui se poursuit aujourd’hui, qui permet des échanges beaucoup plus fluides. Reste un sentiment de ne pas être considéré comme un élu à part entière. Un manque de reconnaissance qui ne facilite pas le recrutement de parents volontaires pour s’investir.

Quant à la participation au vote de l’ensemble des parents, elle reste aussi faible, surtout dans le 2ème degré. L’année dernière, au niveau national, elle s’établissait à 50,41 % dans le premier degré (plus de 4,5 millions de votants) et à 21,25 % dans le second degré (plus de 1,7 million), en hausse par rapport à l’année précédente toutefois. “Aucune campagne nationale n’est jamais organisée pour les élections de parents d’élèves”, regrette Valérie Montcourtois tandis que Myriam Menez recommande d’ajouter la possibilité d’un vote électronique.

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