Le tribunal administratif de Montreuil a rejeté mardi 30 novembre le recours d’habitants de la tour Obélisque d’Epinay-sur-Seine contraints d’évacuer leur appartement au 8 décembre, considérant qu’il “existait un risque réel d’effondrement des balcons“.
“Au vu des rapports des trois experts ayant examiné le bâtiment, et notamment de l’expertise ordonnée par le tribunal administratif, le juge des référés a estimé qu’existait un risque réel d’effondrement des balcons des façades sud, est et ouest“, a indiqué le tribunal dans un communiqué.
Plusieurs habitants de l’immeuble avaient saisi le juge des référés pour obtenir la suspension de l’arrêté du 5 novembre 2021 du préfet de la Seine-Saint-Denis, Jacques Witowski, ordonnant d’évacuer sous cinq semaines les 164 appartements de la tour haute de 32 étages.
Expertise contestée
A l’origine de l’évacuation de la tour, une série d’expertises effectuées depuis octobre ayant conclu à une forte corrosion des raidisseurs métalliques reliant les balcons et soutenant les garde-corps ainsi qu’à un risque d’effondrement de ces balcons. Pour l’expertise la plus pessimiste, la tour entière est en danger.
Cependant, pour des habitants et leur avocat, cette expertise était “uniquement visuelle“. En se basant sur des photos d’archives de la construction de la tour, ils objectent que les raidisseurs métalliques ne soutiennent pas le plancher des balcons. Du côté de la préfecture il n’était pas question de faire courir un quelconque risque aux habitants. La démolition de la tour est prévue à l’horizon 2028.
Désarroi des habitants
“Malgré ses conséquences graves pour les occupants, l’évacuation décidée par le préfet apparaissait, à ce stade de l’instruction, nécessaire pour prévenir le danger imminent pour la sécurité et la salubrité publique“, estime le tribunal administratif de Montreuil.
Une première évacuation de la façade sud de la tour, la plus dégradée, avait eu lieu le 15 novembre, sous un important dispositif policier.Le reste des copropriétaires et locataires, dont une trentaine étaient présents à l’audience lundi, doivent quitter les lieux au 8 décembre.
“C’est catastrophique pour tout le monde, des gens seront à la rue dans huit jours“, a réagi auprès de l’AFP Daniel Lizieux, l’un des requérants. “C’est honteux, sans considération pour les gens ni la réalité des faits“, a poursuivi le copropriétaire, qui prépare de manière précipitée son déménagement dans l’Ariège.
Plusieurs occupants rencontrés par l’AFP ont expliqué avoir reçu des propositions de relogement inadaptées à leur situation, ou localisées trop loin. “Sur les propositions d’hébergement, on fait au mieux car on agit dans l’urgence“, avait indiqué à l’AFP le préfet Jacques Witkowki.
Je ne comprends pas que le préfet ne mette pas davantage de moyens en œuvre pour aider les occupants à quitter cet immeuble. Concernant les balcons, il suffirait d’installer des étais pour permettre aux occupants de prendre le temps de se retourner. Pour les déménagements, il aurait fallu envoyer des nacelles, et permettre aux occupants qui ont été évacués le 5 novembre de pouvoir retourner ultérieurement dans leur logement pour récupérer les dernières affaires. Un déménagement, ça ne se prépare pas à la dernière minute !
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