Six mineurs ont été placés en garde à vue après la mort d’une collégienne de 14 ans, tuée d’un coup de couteau lors d’une rixe à Saint-Chéron ce lundi, alors que les pouvoirs publics s’inquiètent des rivalités entre bandes de jeunes en région parisienne.
Lundi, aux alentours de 15H00, une violente altercation éclate entre une dizaine de jeunes de Dourdan et de Saint-Chéron, aux abords du collège de cette petite ville de 5 000 habitants, située près d’Etampes, dans le sud de l’Essonne.
Selon les premiers éléments de l’enquête, lors de l’affrontement une adolescente reçoit alors un coup de couteau au ventre. Transportée en urgence vitale à l’hôpital, elle décède dans la nuit de lundi à mardi.
Trois mineurs ont été interpellés et trois autres se sont rendus à la police, selon une source proche du dossier. Tous ont été placés en garde à vue.
Une enquête a été ouverte par le parquet d’Evry pour meurtre sur mineur de 15 ans et violences en réunion et confiée à la section de recherches de Paris.
La mort de cette adolescente survient un mois après le passage à tabac de Yuriy, un collégien de 15 ans, dans le XVe arrondissement de Paris. Une affaire qui avait suscité l’émoi de la classe politique et braqué les projecteurs sur le phénomène de bandes dans la capitale.
Pour la procureure de la République d’Evry, ce phénomène est très présent en Essonne et “gangrène” le département “et place les mineurs en première ligne”.
Mardi, dans les ruelles proprettes de Saint-Chéron, ou autour de la paisible place de la mairie, les habitants sont sous le choc
Eliane Dehodencq, retraitée qui connaît bien la commune et dont l’arrière-petit-fils est scolarisé au collège, explique à l’AFP avoir été “foudroyée” par la nouvelle.
Tout comme Bernard, agent d’accueil à la SNCF, qui habite la “tranquille” bourgade depuis 1968. S’il reconnaît que des bandes de jeunes viennent souvent “foutre le bordel”, il tempère : “Ce n’est jamais trop méchant”.
Asmaa, 17 ans, qui affirme “connaître de vue” la victime ainsi que l’auteur présumé du coup de couteau explique que ces heurts “arrivent souvent” entre les jeunes des deux communes, scolarisés d’abord à Saint-Chéron au collègue puis à Dourdan au lycée, mais que ce n’est jamais “aussi grave”.
De telles violences sont rares dans cette ville “bucolique où il fait bon vivre”, confirme le président (Les Républicains) du Conseil départemental de l’Essonne François Durovray.
D’après lui, la jeune victime “avait été exclue de son établissement de Saint-Chéron et était en procédure d’exclusion sur l’établissement de Dourdan”.
Evoquant des “faits d’une extrême gravité”, le préfet de l’Essonne, Eric Jalon, a fait savoir qu’il avait demandé à la gendarmerie “de renforcer la surveillance et la vigilance dans le secteur de Saint-Chéron, Dourdan et les communes avoisinantes pour éviter toute propagation de ce phénomène à court terme”.
“Nous allons bien entendu rester très vigilants dans les jours qui viennent”, a-t-il encore déclaré sur BFMTV.
Il a annoncé par ailleurs une réunion lundi prochain avec “les maires de la dizaine de communes les plus concernées par ce phénomène dans le département” ainsi que “les entreprises de transports et l’Education nationale”.
Il s’agit de doter “chacun de ces secteurs d’un véritable dispositif anti-rixes”.
par Ornella LAMBERTI
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