Ils sont propriétaires de salles de réception, traiteurs, DJ, photographes, décorateurs, loueur de costumes ou de véhicules, blanchisseurs et vivent pour l’essentiel de l’organisation de mariages. A la peine depuis le début de la crise économique, et plus encore avec la limitation des rassemblements de plus de 6 personnes en octobre dernier, ils se démènent pour obtenir des aides.
Avec les contraintes sanitaires liées à la crise du Covid-19, les professionnels de l’événementiel et des mariages ne sont pas à la fête. Dans le Val-de-Marne, plusieurs d’entre eux ont décidé de rejoindre ou de créer des organisations représentatives pour faire entendre leur voix.
Eligibles au fonds de solidarité, ces professionnels ont pu percevoir 1500 euros par mois de mars à septembre, puis 10 000 euros en octobre et novembre, somme modulée en fonction de leur chiffre d’affaire, puis 20% du chiffre d’affaires annuel depuis décembre. Un dispositif qui ne suffit pas à tenir sur la durée. “Cela peut paraître beaucoup mais lorsque vous devez payer un ou plusieurs loyers pour votre lieu de réception et/ou pour stocker du matériel, on arrive facilement à 10 000 euros de charges fixes mensuelles, et cela peut aller encore plus haut. Certains professionnels sont dans des situations de détresse absolue”, explique Mike Sfez, traiteur à Saint-Mandé, propriétaire d’une salle de réception dans le Val-d’Oise et responsable départemental de la toute récente Fédération des professionnels du mariage. “Malheureusement, à ce jour, ce fonds de solidarité est le seul dispositif auquel nous avons droits. Nous aimerions par exemple bénéficier de la prise en charge des frais fixes qui s’applique aux salles de sport et aux discothèques, ou l’aide de 1000 euros pour le paiement du loyer par la région. Nous sommes souvent oubliés”, poursuit l’entrepreneur qui organisait jusqu’en 2019 près de 400 mariages par an.
Ces prestataires “qui ne peuvent plus nourrir leurs enfants”
Certains entrepreneurs de la noce sont dans une détresse absolue, relèvent ces professionnels qui ont décidé de se fédérer. «J’ai des prestataires avec lesquels j’ai l’habitude de travailler qui me disent ne plus pouvoir nourrir leurs enfants. Certains ont mis la clé sous la porte, d’autres pensent à vendre leur affaire. Dans certaines situations, on ne peut pas attendre trois semaines!», alerte Nadia Laidouni, propriétaire d’un salon de réception à Villiers-sur-Marne, à la tête du Syndicat des métiers de l’événementiel, une association qui regroupe divers corps de métier qui vivent de l’organisation des grands événements familiaux ou des séminaires.
Des situations qui ne rentrent pas dans les cases
Nadia Laidouni relate les va-et-vient frustrants avec les agents de la Direction départementale des finances publiques pour monter les dossiers. «Au départ, nous avons perdu du temps parce qu’il n’existait pas de code générique pour notre secteur, occasionnant des refus de l’administration. Plus récemment, l’examen de nos demandes pour obtenir le fonds de solidarité était soumis au remplissage d’un document dans lequel il nous était demandé si nous étions fermés ou ouverts avec perte de chiffre d’affaire. J’ai coché la première case. Refus. J’ai demandé des explications. On m’a dit qu’il fallait cocher la seconde parce que techniquement je ne suis pas soumise à fermeture. Dans les faits, ma salle n’accueille personne!» La cheffe d’entreprise a donc sollicité ministres, parlementaires, services préfectoraux, tribunal de commerce et élus locaux pour les alerter sur la situation, quitte à ne pas y mettre les formes. (comme le courrier courrier envoyé au ministre Bruno Le Maire le 4 février dernier, ci-dessous)
La préfecture appelée à la rescousse
La sous-préfète à la relance du Val-de-Marne, Faouzia Fekiri, a depuis reçu la présidente du Syndicat des métiers de l’événementiel et se charge d’orienter les dossiers vers la Direction départementale des finances publiques. «Les agents se sont pliés en quatre pour essayer de trouver des solutions en se penchant de façon individuelle sur la dizaine de dossiers qui nous ont été soumis. Je ne peux pas m’impliquer davantage parce que le travail des agents est protégé par le secret fiscal. Il y a un temps d’ajustement nécessaire pour le secteur de l’événementiel parce que c’est une constellation de situations qui ne rentrent pas dans les petites cases. L’État en Val-de-Marne a été l’un des premiers à écouter et à soutenir les professionnels de ce secteur», indique la sous-préfète à la relance. «Sur la centaine de dossier que nous avons du soumettre, c’est dans le Val-de-Marne que les délais de traitement ont été les plus rapides. Ils sont tous traités à ce jour», reconnaît Mike Sfez.
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