La mairie de Paris va provisionner 20 millions d’euros pour alimenter le futur fonds d’indemnisation des victimes de l’explosion de gaz mortelle de la rue de Trévise en janvier 2019, a-t-elle indiqué lundi à l’AFP, confirmant une information du Parisien.
La Ville participera ainsi à l’indemnisation des victimes, qu’elle espère effective “d’ici la fin de l’année”, “sans que cela présume de sa culpabilité”, souligne le cabinet du premier adjoint de la maire PS Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire.
Le Conseil de Paris débutant le 12 octobre devra se prononcer sur cette participation.
Dans ce dossier, la mairie de Paris et le syndic de copropriété de l’immeuble ont été mis en examen pour “homicides et blessures involontaires” et “destruction, dégradation ou détérioration par l’effet d’une explosion ou d’un incendie”.
Emmanuel Grégoire appelle les autres parties prenantes (l’entreprise chargée d’effectuer des travaux sur le trottoir, le syndic de copropriété, les assureurs, GRDF…) à une réunion “dès la semaine prochaine”, sous l’égide de la déléguée interministérielle à l’aide aux victimes (DIAV) Frédérique Calandra, “pour que les entités impliquées provisionnent et participent substantiellement” au fonds d’indemnisation.
“Si quelqu’un a traîné” pour mettre en place l’accord-cadre, “ce n’est pas la Ville”, avait affirmé Emmanuel Grégoire jeudi à l’AFP après interpellation d’Anne Hidalgo par Inès, gravement blessée dans l’explosion, sur les réseaux sociaux et dans de nombreux médias.
Toujours selon l’entourage de M. Grégoire, la mairie a reçu mi-septembre, “au bout d’un an”, le feu vert de Mme Calandra pour cet accord, “chemin juridique” pour l’indemnisation des victimes “sans que cela passe par la loi”.
“Pourquoi pas 30, 40 ou 50 millions?”, a réagi auprès de l’AFP Delphine Bürkli, maire (DVD) du IXe arrondissement très impliquée dans le dossier, regrettant une somme “au doigt mouillé” et un “coup d’éclat médiatique”.
Au matin du 12 janvier 2019, une très forte explosion provoquée par une fuite de gaz avait soufflé la rue de Trévise, dans le IXe arrondissement, tuant quatre personnes dont deux pompiers, en blessant 66 autres et laissant quelque 400 sinistrés.
Des experts mandatés par la justice avaient relevé, dans un premier rapport, des “manquements” du service de voirie de la ville, sans incriminer GRDF.
Ils avaient de nouveau pointé un “défaut de vigilance” de la ville de Paris, dans leur rapport définitif rendu en mai 2020, et mis aussi en cause le syndic de copropriété de l’immeuble ainsi que Fayolle, l’entreprise de BTP chargée en novembre 2016 d’effectuer des travaux sur le trottoir.
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