Tutorat, réseautage, mise en confiance… Pandémie ou pas, la Fondation Agir Contre l’Exclusion en Val-de-Marne (Face 94), qui fédère des entrepreneurs locaux engagés dans l’insertion par l’emploi, s’attelle à rapprocher les plus éloignés du travail des entreprises qui recrutent en leur donnant le mode d’emploi.
“J’ai d’abord fait un stage dans une entreprise de couverture mais je voulais travailler dans la charpente et j’ai réussi à changer de formation. L’entreprise avec laquelle j’ai fait mon stage d’étude m’a embauché en CDI au premier septembre”, témoigne Mina, un jeune homme orienté par l’équipe d’éducateurs de l’association Fontenay Cité Jeunes, qui a été recruté par la société campinoise Greenstep éco-construction bois. Un aboutissement pour le jeune homme mais aussi pour son employeur. “Depuis que l’entreprise a été créée, voilà dix ans, il est très compliqué de trouver des charpentiers”, témoigne Elise Raquillet, la responsable des ressources humaines de l’entreprise. La personnalité, la motivation et la bienveillance de Mira nous ont séduit et nous l’avons contacté dès que nous avons eu une offre.”
Ce mercredi, l’association départementale, qui fait partie du réseau national de la Fondation agir contre l’exclusion, tenait son assemblée générale au cinéma du Palais de Créteil. “Bien que le contexte de cette année 2020 ait été difficile, l’engagement des membres de notre club d’entreprises inclusives, et celui de nos partenaires, est resté intact. Nous nous sommes adaptés pour poursuivre nos actions de construction de trajectoires positives pour les personnes éloignées de l’emploi”, résume Sylvie Melnikoff, directrice générale de l’association.
Pour reconnecter les personnes avec l’emploi, l’association travaille toujours des deux côtés du problème, en formant d’un côté les bénéficiaires aux codes de l’entreprise, à l’importance du savoir être, en les accompagnant dans la formulation de leur projet professionnel, en impliquant de l’autre côté les entreprises pour qu’elles ouvrent leurs portes et contribuent aussi à cette formation.
L’an passé, la trentaine d’entreprises adhérentes sont ainsi venues en aide à 522 bénéficiaires dont 204 résidents de quartiers prioritaires. 58% d’entre eux ont pu retrouver un emploi et 39% sont parvenus à intégrer une formation. Une quinzaine de sessions de recrutement ont été organisées, une vingtaine d’immersions en entreprise ainsi qu’une soixantaine d’ateliers thématiques et d’accompagnements individuels, le tout malgré la pandémie de coronavirus.
Exemple d’engagement, celui d’Immobilière 3F et Suez auprès des jeunes en situation de vulnérabilité accrue par le contexte sanitaire. 25 salariés de ces entreprises sont devenus parrains et marraines pour aider 25 jeunes suivis par l’aide sociale à l’enfance (de 16 à 21 ans) à travailler sur le savoir-être, l’estime de soi et se projeter dans un parcours professionnel avec un stage, une formation ou un emploi.
Autre dispositif qui a fonctionné à plein malgré le coronavirus, “Un pas vers l’emploi”. Fruit d’un partenariat entre le conseil départemental du Val-de-Marne, le groupe Evariste, une fédération de PME, NGE et Pôle Emploi, ce dispositif permet d’accompagner des candidats non retenus à l’issue de session de recrutement pour trouver des solutions adaptée à leurs profils et besoins.
Alors que la fin de la crise sanitaire commence à se profiler, Bernard Benoist, président du Face 94, ne pense pas pour autant que les besoins d’accompagnement vont diminuer. “Il va falloir faire face aux besoins de développement économique et social qui vont apparaître à la sortie de cette triste période. Gageons que les besoins de compétences professionnelles exprimés par les entreprises trouveront dans l’inclusion les moyens d’y parvenir!”
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