Depuis lundi matin, le personnel d’Eiffage énergie ferroviaire, dont le siège se trouve dans la zone péripôle à Fontenay-sous-Bois, s’est mis en grève à l’appel de l’intersyndicale CFE-CGC, CGT et CFDT. Cette société emploie 230 employés dont le cœur de métier est l’installation d’équipements de signalisation sur les lignes de train et de tramway. Ce jeudi, les négociations avec la direction se poursuivent et une part importante de grévistes a repris le travail.
Répartis entre Fontenay-sous-Bois, Marseille et Verquin, dans le Pas-de-Calais, les 230 employés d’Eiffage énergie ferroviaire œuvrent pour le compte de grands gestionnaires de voies de chemin de fer. Ils fournissent l’essentiel des équipements de sécurisation et de signalisation pour la SNCF ou la RATP. Jusqu’à présent, l’entreprise n’avait jamais connu de mouvement social. Cette grève, débutée ce lundi, a été lancée après plusieurs alertes lancées au cours des derniers mois.
A partir de 2017, des contraintes de calendrier sur plusieurs grands projets d’infrastructures ferroviaires ont eu un impact sur l’activité de la société rattachée à la branche énergie de la major du BTP Eiffage. “Nous nous sommes concentrés sur ces projets d’envergure au détriment des clients habituels, avec des résultats assez néfastes. La direction a alors fait poindre des périodes d’activité partielle, et fait passer les effectifs de 235 employés à 190. Le moral s’est dégradé”, relate Gérald Lacour, secrétaire du CSE de l’entreprise également élu au comité de groupe Eiffage, et représentant le syndicat CFE-CGC.
Un manque de reconnaissance de l’ancienneté
Finalement, l’activité a repris à partir de 2020, la société a même enregistré des résultats records avec environ 30 millions d’euros de chiffre d’affaire et plus de 13% de marge mais la cinquantaine de recrutements effectués pour nourrir la relance ont mis les employés historiques en colère contre leur direction. “Les directions successives ont toujours pratiqué une politique salariale tirée vers le bas. Faute de rémunération compétitive, nous perdons des employés expérimentés au profit d’autres entreprises. Aussi, lorsque nous nous sommes aperçus que les nouvelles recrues bénéficiaient du même niveau de rémunération que des salariés plus anciens, nous avons décidé de mettre un premier coup de pression lors des négociations annuelles”, poursuit le syndicaliste.
En février dernier, un préavis à été déposé à l’approche des NAO (négociations annuelles obligatoires) avec deux revendications : la montée en grade de salariés employé à des niveaux de rémunération ne correspondant pas depuis des années à leur fonction et le développement d’un plan d’évolution de carrière.
“Ils nous ont donné quelques motifs de satisfaction, mais lors de notre clause de revoyure, le 15 juin, nous avons insisté sur la nécessité de colmater la fuite du personnel expérimenté qui représente une grosse perte de compétences et de savoir-faire pour l’entreprise. Derrière, c’est la sécurisation des voies ferrées qui en jeu. Personne n’a envie d’avoir sur la conscience un accident tel que celui qui s’est produit à Brétigny-sur-Orge”, conclut le responsable syndical.
L’intersyndicale composée de la CFE-CGC, de la CGT et de la CFDT a fixé des revendications salariales à 200 euros brut sur l’ensemble des salaires ainsi 500 euros de prime exceptionnelle.
Du côté d’Eiffage énergie ferroviaire, on fait savoir que la direction est “en discussion avec les équipes concernées” et n’a “pas d’autre commentaire à apporter à ce stade”. Le délégué syndical indique que ce jeudi, le mouvement s’est considérablement amoindri avec “15% de grévistes”.
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