Sevran a restitué à Grand Paris Aménagement (GPA) et au promoteur Linkcity les orientations du conseil participatif pour l’aménagement des 32 hectares de la friche du Montceleux, qui devaient initialement accueillir une vague de surf. Un projet radicalement différent qu’il reste à valider avec les deux opérateurs.
Après dix réunions et plus de trente heures de travail entre les 13 mars et le 20 mai, les 28 membres du conseil participatif instauré par la municipalité ont complètement redessiné le projet Terre d’eaux et de culture, l’un des lauréats de l’appel à projets Inventons la Métropole 1, le grand brainstorming lancé à l’époque par la Métropole du Grand Paris et l’Etat pour valoriser des friches ou sites en transition et constituer une vitrine urbaine du Grand Paris. Le maire a toutefois rassuré sur sa « volonté de continuer à travailler ensemble ».
Nage olympique ?
Exit donc la grande vague, projet que les opposants qualifiaient de hors sol par rapport à la population environnante. « Avec un ticket d’entrée à 75 euros, croyez-vous que les Sevranais en auraient vraiment profité ? En plus, tel que le projet était conçu, l’eau était impropre à la baignade et donc dangereuse pour les surfeurs. Enfin, vous imaginez, vous, des gens se baladant avec des planches de surf dans le métro. Le vague aurait généré un surcroit d’affluence sans que des places de parking suffisantes suivent, résume Thierry Petit, président de l’association de défense de l’environnement de Sevran Sud (ADESS), opposée au projet. Un point important pour nous est de veiller à ce que le site soit ouvert sur la ville et que ce ne soit pas un ilot déconnecté des Sevranais.»
A la place, le conseil participatif a préconisé la création d’un centre privé de loisir aquatique et de remise en forme, d’une ferme équestre, d’un skatepark et d’un terrain de basket. Un projet multisport qui pourrait reprendre de l’envergure si Sevran obtenait l’implantation, à proximité du parc Terre d’eaux et de culture, d’un des bassins olympiques des jeux 2024 pour lequel elle s’est portée candidate. Des échanges ont aussi été initiés pour envisager un partenariat avec l’université Paris XIII qui assure une formation STAPS et de kinésithérapie.
Agriculture urbaine
L’agriculture va aussi reprendre ses droits, en mode urbaine et biologique. « Il est temps que Sevran renoue avec son passé agricole », motive Stéphane Blanchet. « Sur ce point c’est une vraie victoire, assure Francis Redon, président d’Environnement 93, opposé au projet et également membre du conseil participatif. On a obtenu 5 hectares au lieu des 1,5 prévus initialement. » Concrètement, il s’agirait principalement de culture maraichère. Le conseil participatif recommande également que des espaces soient réservés à l’implantation de jardins ouvriers. La création d’un lycée agricole en partenariat avec l’association Saltus Campus et d’une ferme pédagogique pourrait également conforter cette nouvelle orientation donnée à l’aménagement de la friche du Montceleux.
Autant de logements
Concernant les logements, le conseil participatif s’est prononcé pour que la mixité des logements et des populations soit favorisée tout comme son accessibilité aux habitants de la ville. Concrètement, 850 logements devraient être construits en plus de trois résidences spécialisées pour les jeunes, les seniors et des personnes en situation de handicap, soit quelque 1100 logements au total.
Beaucoup de verdure
Au-delà de ces infrastructures, les habitants et associations ont aussi largement réclamé du vert « Les espaces boisés, agricoles, prairies, les espaces verts urbains, les espaces aquatiques naturels, les espaces de loisirs ouverts (…) doivent représenter au moins 75% de la superficie du projet », mentionne ainsi le compte rendu des recommandations du conseil participatif.
Promoteur et aménageurs attendent pour commenter
Face à cette drastique révision du conseil participatif, votée lors du municipal du 27 mai et présentée officiellement au promoteur et à l’aménageur ce mardi, ces derniers, Grand Paris Aménagement et Linkcity, se sont retranchés derrière leur devoir de réserve pour s’abstenir de commenter. Reste qu’il faudra composer avec eux pour continuer à avancer, et revalider au passage le modèle économique du projet. Une prochaine étape renvoyée à la rentrée.
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