Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, réunissait ce lundi midi (en visio) ses ministres de la Justice et de l’Education nationale mais aussi les préfets, recteurs et procureurs des huit départements d’Ile-de-France pour s’attaquer aux rixes entre jeunes qui ont fait trois morts la semaine dernière, deux en Essonne et un en Seine-Saint-Denis et causé un blessé grave en Val-de-Marne.
Selon le ministère de l’Intérieur, 357 affrontements entre bandes ont été recensés en 2020 contre 288 en 2019, soit une hausse de près de 25%, et trois personnes ont été tuées et 218 blessées lors de ces affrontements.
A l’échelle nationale, le ministère recense 74 bandes, dont 46 sur le ressort de la préfecture de police de Paris, qui comprend aussi la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine.
En amont de la réunion, le ministre de l’Intérieur a écrit jeudi à tous les préfets pour leur demander la “réactivation du plan de lutte contre les bandes”.
Un diagnostic départemental avant le 10 mars
Dans sa note consultée par l’AFP, il leur demande de réaliser avant le 10 mars un “diagnostic départemental“, avec un “historique” et une “cartographie” des affrontements, l’âge des jeunes impliqués ou encore leur utilisation ou non d’armes et des réseaux sociaux.
A partir de ce diagnostic et “en fonction de l’importance du phénomène”, les préfets devront mettre en œuvre un “plan départemental de repérage, d’accompagnement, d’information préventive et sensibilisation des publics fragiles” ainsi que des moyens “d’investigation et de lutte” contre les bandes.
Le ministre recommande aussi de recourir “selon le contexte” à des groupes locaux de traitement de la délinquance (GLTD) sur le sujet des bandes, associant police, mairie et services éducatifs, sous l’égide du parquet.
Le ministère de la Justice souligne, lui, l’entrée en vigueur au 30 septembre du nouveau Code de justice pénale des mineurs, qui doit permettre de réduire les délais de jugement, et met l’accent sur le recours aux “interdictions de paraître” comme alternative aux poursuites, actuellement en expérimentation à Bobigny, Montpellier et Senlis, qui permettent d’éloigner un jeune d’une bande.
Un travail déjà amorcé dans le Val-de-Marne, a rappelé ce lundi la nouvelle préfète, Sophie Thibault, évoquant les GLTD déjà en place et le travail suivi avec la procureure de la République. “Nous allons affiner le diagnostic. L’enjeu est de travailler le plus en amont possible”, indique la préfète, qui rappelle qu’en 2020, il y a 250 interpellations liées à cette problématique dans le Val-de-Marne où un jeune homme a trouvé la mort cet automne, à Orly, tué à coups de couteau.
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