Grève | | 22/10/2021
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Handicap: les agentes des établissements du Cesap Val-de-Marne en grève

Handicap: les agentes des établissements du Cesap Val-de-Marne en grève

Deux jours de grève fin septembre et trois jours cette semaine. Les agentes des établissements d’accueil de personnes handicapées de l’association Cesap multiplient les débrayages en Val-de-Marne, dénonçant une souffrance de travail liée à une insuffisance de personnel et un manque de considération.

La fronde est partie de la Mas (Maison d’accueil spécialisée) de la Cornille à Thiais, qui accueille des adultes polyhandicapés, rejointe par le Poujal (Eme, Etablissement médico-éducatif) également basé à Thiais). En septembre, Saint-Maurice avait aussi débrayé.

C’est en 1964 que des médecins de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) décident de réfléchir à un meilleur accompagnement des enfants polyhandicapés et créent en 1965 le Comité d’études, d’éducation et de soins auprès des personnes polyhandicapées, le Cesap, avec le soutien de l’AP-HP. L’association commence par créer des consultations médicosociales en y association des équipes pluridisciplinaires et en faisant place aux familles, puis crée des services dédiés, organise des séjours de vacances et enfin des établissements d’accueil. Le Cesap s’attelle aussi à la recherche et à la formation des professionnels. Aujourd’hui, l’association accueille quelque 1 300 enfants handicapés dans une trentaine de structures ainsi que quelques centaines d’adultes, et s’appuie sur environ 1 500 salariés. Elle est financée majoritairement par l’Assurance maladie ainsi que par des subventions notamment des départements. Dans le Val-de-Marne, l’association compte deux implantations à Thiais (Etablissement médico-éducatif (Eme) Le Poujal et Maison d’accueil spécialisé (Mas) la Cornille) et à Saint-Maurice (Centre d’accueil familial spécialisé (Cafs) et Services d’éducation et de soins à domicile (Sessad) Le Carrousel).

Le mouvement de grève a commencé fin septembre et s’est durci cette semaine. En cause, selon les grévistes, une dégradation des conditions de travail liée à un manque de personnel et un manque de considération.

“Avant, il y avait quatre AMP (Aides médico-psychologiques) pour encadrer une unité de 12 résidents, c’était juste ce qu’il fallait Mais la situation s’est dégradée petit à petit, notamment avec la suppression des contrats aidés. Maintenant il y en a deux, voire deux et demi”, explique Florence Perrotin, psychologue dans ces établissements et déléguée CGT. “Quel respect pour les résidents? questionne une AMP. On ne peut pas laisser des résidents mal rasés, sans soins. Mais cela conduit à l’épuisement et les agentes se mettent en arrêt. Comme elles ne sont pas remplacées, l’épuisement grandit”, explique l’aide médico-psychologique.

Le nombre de week-ends travaillés irrite aussi. “Avant, c’était un week-end sur 3, maintenant on nous demande un week-end sur 2 en nous disant que c’est comme cela ailleurs. On nous met en compétition avec d’autres établissements”, regrette une salariée.

La goutte d’eau qui fait déborder le vase, toutefois, c’est le manque de considération ressenti. L’affaire des taxis durant le confinement a notamment exacerbé ce ressenti. Le 16 mars 2020, Emmanuel Macron avait annoncé, parmi les mesures de soutien aux soignants, “la possibilité de mobiliser des taxis pour les personnels des centres hospitaliers et des établissements médicaux sociaux publics et privés” dans certaines conditions. Une annonce que des agentes ont décidé de s’appliquer, avant de se retrouver convoquée pour procédure disciplinaire faute d’accord préalable de la direction. “On nous a menacé de retirer les sommes sur nos salaires mais nous avons fortement protesté. Nous avons quand même eu des blâmes”, indique une AMP.

Financièrement, les agentes estiment également que le compte n’y est pas, notamment concernant le versement des primes.

C’est dans ce contexte que les salariées ont démarré une grève de 2 jours fin septembre et ont recommencé ce mercredi, entamant ce vendredi le 3ème jour de grève cette semaine. “A la Mas de la Cornille, 80% des agentes sont en grève. Il n’y a quasiment plus que des vacataires à l’intérieur”, indique Florence Perrotin.

“On continuera autant qu’il le faudra, prévient une AMP. Pour l’instant, nous avons eu une fin de non recevoir de la direction. Leur seule réaction est de nous empêcher d’aller aux toilettes”, indique l’agente qui tient le piquet de grève devant l’établissement.

La direction du Cesap a été sollicitée à plusieurs reprises depuis ce jeudi matin. Sa position complètera cet article dès qu’elle aura donné suite.

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