Ouvert depuis 2012, Ici Montreuil permet aux artistes, artisans et entrepreneurs d’utiliser de manière mutualisée des machines et ateliers moyennant un abonnement. Un tiers lieu artisanal cité en exemple par Alain Griset, ministre délégué aux petites et moyennes entreprises, en visite sur place dans le cadre de la promotion du plan de relance.
Situé au 135, boulevard Chanzy à Montreuil, le lieu prend place dans une ancienne usine. Accueillant 50 professionnels par jours, allant des apprentis aux chefs d’entreprise, ce tiers-lieu de 1700 m2 est composé d’un atelier de conception, d’un atelier de métal, de menuiserie et d’un pôle des matériaux souples. En plus de ces ateliers mutualisés, et des outils qui vont avec, l’espace met à disposition des abonnés des salles de réunion, de repas et d’échanges.
«J’ai trouvé ici l’indépendance dont j’ai toujours rêv », y confie Sophie, maroquinière et cordonnière tandis qu’une autre habituée souligne «la richesse des collaboration et d’échanges intergénérationnels qui permettent de rester à jour sur les nouvelles techniques.»
“Il est impensable d’avoir autant de matériel quand on débute”, confie Eric Pérez, qui a rencontré son associé Julien sur place pour réer Boys in the Wood, une entreprise d’ébénisterie.
Au-delà des ateliers de production, la petite fabrique mutualisée propose aussi des services d’expertise comptable et de conseiller marketing. De quoi cadrer ceux qui ne sont encore étrangers dans le milieu. “L’enjeu est de permettre à des entrepreneurs individuels, souvent en danger ou plus précaires, de s’en sortir mais aussi de se regrouper et de créer ensemble”, motive Nicolas Bard, cofondateur du tiers-lieu.
Un esprit d’entraide et de créativité salué par Alain Griset, ministre déléguée aux petites et moyennes entreprises, qui veut développer ces initiatives sur d’autres territoires dans le cadre du plan de relance. Objectif: encourager une cinquantaine de lieux de ce type d’ici le printemps et à terme 500 sur l’ensemble du pays.
Un coup de pouce de l’Etat qui inquiète Sophie, la maroquinière. “J’ai peur que, si l’État s’en mêle, l’espace perde son côté horizontal pour prendre une structure pyramidale”, glisse-t-elle. “Il s’agit uniquement de donner des financements, et non pas des responsables”, la rassure Alain Griset.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.