Chaude ambiance ce dimanche à la mairie de Saint-Denis. Les premiers membres d’une coopérative de VTC qui entend proposer une alternative aux plateformes pour un meilleur partage de la valeur ajoutée se sont retrouvés, à l’initiative de Brahim Ben Ali, secrétaire général du syndicat INV. Objectif : fédérer un maximum de chauffeurs pour atteindre la taille critique.
“On veut créer un nouveau modèle où il y aurait des patrons mais qui ne seraient pas subordonnés à Uber et consorts”, explique ce dernier. La coopérative souhaite proposer le même niveau de service avec une application et des outils professionnels, mais les chauffeurs seront coopérateurs de leur entreprise et en partageront donc toute la valeur ajoutée. D’ores et déjà, plus de 500, essentiellement en Ile-de-France, ont franchi le pas en apportant une contribution financière mais l’objectif est de recruter massivement pour faire le poids.
La coopérative doit commencer à être opérationnelle début 2022 et l’enjeu, ont rappelé les professionnels lors de leur réunion de création, est d’être en ordre de bataille pour les JO de 2024.
La société commune prendra la forme d’une SCIC (société coopérative d’intérêt collectif). La démarche doit permettre “aux chauffeurs de s’autonomiser et de mutualiser leur force de travail”, motive Jérôme Giusti, avocat mandaté pour monter ce dossier.
Soutien de l’Ademe et du département de Seine-Saint-Denis
Différents acteurs institutionnels devraient aussi soutenir le projet comme l’Agence de la transition énergétique (Ademe) et le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, qui envisage de participer financièrement au capital de la SCIC à hauteur de 25 000 euros. “Le secteur des VTC fait face à des enjeux majeurs en matière de lutte contre l’emploi précaire, d’accompagnement de l’entrepreneuriat, et d’insertion, dont la résonance est encore plus forte en Seine-Saint-Denis” qui compte de nombreux chauffeurs, motive Stéphane Troussel, le président (PS) du conseil départemental.
En 2020 des chauffeurs VTC avaient manifesté à Aubervilliers et Paris contre “le salariat déguisé” et “les tarifications à perte” dans l’univers des plateformes, tout en disant vouloir conserver leur statut d’indépendant. Egalement soumis aux contraintes des plateformes numériques de livraison, des coursiers à vélo se sont déjà organisés en coopératives, fleurissant à Paris, Bordeaux, Montpellier ou encore Grenoble.
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