Economie | Ile-de-France | 18/03/2021
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Ile-de-France: moins d’investissements étrangers en 2020 mais un meilleur impact sur l’emploi

Ile-de-France: moins d’investissements étrangers en 2020 mais un meilleur impact sur l’emploi © Campus Deloitte Dubuisson

Nouveau centre recherche et developpement 5G du suédois Ericsson, fabrique locale de masques du japonais Iris Ohyama, accueil de la startup chilienne Protera qui crée des protéines par intelligence artificielle, campus Deloitte… Voilà quelques projets d’entreprises étrangères qui ont choisi l’Ile-de-France en 2020 malgré le contexte sanitaire. Au total, 336 projets ont ainsi été réalisés en 2020 contre 415 en 2019, mais avec un meilleur impact sur l’emploi.

Avec une moyenne de 32 emplois par projet, ce-sont en effet 10 797 emplois qui ont été générés par ces investissements, contre 9 660 en 2019, ont été générés, soit une progression de 12%. Le tout dans un contexte économique violemment impact par la crise sanitaire qui a fait chuter les investissements internationaux dans le monde de plus d’un tiers.

L’enjeu est stratégique pour l’emploi. Au total, près de 600 000 Franciliens travaillent pour un groupe étranger, soit un emploi sur six et même un sur cinq dans l’industrie.

Une poussée en grande couronne

Au-delà de l’aspect quantitatif, la répartition géographique s’est également rééquilibrée au profit de la grande couronne. “En termes d’emploi, les résultats 2020 montrent une stabilité à Paris, une augmentation de 7,6 % dans les territoires de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) et une hausse de presque 40 % dans les départements de la grande couronne (Val-de-Marne, Essonne, Yvelines et Val-d’Oise)”, indique Choose Paris Region, l’agence de développement économique du Conseil régional d’Ile-de-France, qui présentait ce mardi le bilan de son activité 2020. Au total, deux-tiers des emplois créés en 2020 via les investissements directs étrangers l’ont été en dehors de la capitale.

Le cabinet d’audit anglo-américain Deloitte a ainsi choisi le site de Bailly-Romainvilliers (Val d’Europe – Marne-la-Vallée), en Seine-et-Marne pour créer un méga-campus universitaire qui doit permettre de former 500 collaborateurs à la fois. Un site suffisamment loin de la capitale pour être abordable et permettre d’organiser les séminaires dans un cadre verdoyant avec même un lac artificiel, et proche de Disneyland Paris.

© Dubuisson
Le futur campus Deloitte doit ouvrir en 2022 à Val d’Europe et générer 200 emplois (Egalement en photo de une)

Le Japonais Iris Ohyma fabrique les masques en Seine-et-Marne

Autre développement en grande couronne, celui du groupe japonais Iris Ohyama qui après avoir inauguré en 2019 à Lieusaint (Sénart) en Seine-et-Marne, un site de fabrication de boites de rangement, a décidé en octobre dernier d’ouvrir 18 lignes de production de masques dont 4 FFP2 pour fournir entre 50 et 70 millions de masques par mois.

© Iris Ohyama
Site Iris Ohyama à Sénart

Un centre de R&D sur la 5 G en Essonne

De son côté, l’équipementier télécom Ericsson a décidé de créer son centre de recherche et développement français dédié à la 5G à Massy dans l’Essonne, d’abord dans son siège existant puis dans un nouveau bâtiment, avec un objectif de 300 emplois dédiés d’ici à la fin 2022.

Dans l’Essonne encore, on notera l’installation du biotech suisse Regenlab qui fabrique de dispositifs médicaux destinés aux thérapies cellulaires. “L’entreprise va délocaliser une partie de la production réalisée en Suisse vers la France en construisant une usine de production dans la zone de Paris Saclay. Cette usine va produire et alimenter le marché européen et d’Afrique du nord. L’entreprise prévoit la création d’une centaine de postes dans les 3 ans dont une soixantaine dans la région Ile-de-France”, détaille l’agence qui ajoute que Regenlab a également relocalisé une grande partie de la R&D en France. “Un projet de recherche est en cours qui permet de sélectionner et prélever les anticorps d’une personne guérie du Covid pour en faire bénéficier une personne infectée.”

Les secteurs à valeur ajoutée tiennent la corde

Le Suédois n’est pas seul à investir sa R&D dans la région. Cette activité représente, comme en 2019, 12% du total des projets d’investissement. Globalement, 64 % des emplois sont générés par les centres de décision, les services aux entreprises et la R&D. “Les centres de décision généreront 2 028 emplois, ce qui conforte l’Ile-de-France comme lieu d’implantation des grands groupes internationaux, qui considèrent la région comme la porte d’entrée naturelle aux marchés européens. Les investissements concernant les services aux entreprises sont en très forte progression en termes d’emplois avec 4 073 recrutements prévus, contre 2 534 sur l’année 2019 (+ 61 %)”, détaille Choose Paris Région. Numérique et sciences du vivant ont le vent en poupe. “Les perspectives d’emploi sont à la hausse dans les secteurs portés par la digitalisation de l’économie et les sciences du vivant, boostés par les besoins générés par la crise sanitaire. Les secteurs « commerce et distribution », la filière IT et le secteur « conseil » représentent 70 % des emplois en 2020”, ajoute l’agence de développement économique.

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A noter par exemple, l’installation à Neuillys-sur-Seine (Hauts-de-Seine) du siège de Protera, une startup chilienne créée en 2015 et qui modélise des nouvelles protéines grâce à l’intelligence artificielle.

L’hôtellerie restauration plonge

Sans surprise le secteur de l’hôtellerie-tourisme accuse en revanche une baisse de 56% des projets et de 70% des emplois.

Objectif réindustrialisation

Les projets de centres de production, eux, ne sont qu’au nombre de 16 en 2020. Ils représentent toutefois environ 500 emplois, soit le double qu’en 2019. ans le secteur de la construction automobile, le nombre de projets s’est lui maintenu mais le nombre d’emplois a connu une baisse de 76 %.

Développer l’attractivité régionale pour attirer ce type de projets constitue désormais une priorité. « En 2021, la région Ile-de-France et Choose Paris Region développeront encore le travail collectif, avec pour fil conducteur la volonté d’attirer en Ile-de-France des projets à forte valeur ajoutée environnementale et sociale, tout en réaffirmant l’ambition de rapatrier en Ile-de-France des centres de production créateurs d’emplois durables et à la pointe de l’innovation », assure Franck Margain, président de Chose Paris Region et conseiller régional LR. Parmi les initiatives pour aller en ce sens, le dispositif Relance industrie lancé à l’automne 2020 et qui a permis d’accompagner 161 entreprises franciliennes (pour 70 millions d’euros) dans des relocalisations, implantations ou transformations de sites. Par ailleurs, 26 sites clé en main ont été identifiés pour accueillir des projets industriels.

Etats-Unis et Europe en tête des investisseurs

Les Etats-Unis demeurent le principal pays investisseur en Ile-de-France. Il s’agit aussi du premier pays étranger pourvoyeur d’emplois avec 3 438 emplois créés en 2020 (+23 % par rapport à 2019). Suit l’Allemagne avec 2561 emplois, qui représentent 24 % du total 2020. Le top 5 comprend aussi le Royaume-Uni (qui perd une place en 2020) avec 878 emplois, la Suisse, avec 637 emplois, et l’Espagne, avec 382 emplois. Au total, 42 pays ont investi en Ile-de-France en 2020 contre 38 en 2019.

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