Circulation routière | Ile-de-France | 01/12/2021
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Ile-de-France: plébiscite automobiliste contre une voie bus et covoiturage sur le périph

Ile-de-France: plébiscite automobiliste contre une voie bus et covoiturage sur le périph © Luc-MARTIN

79 000 votes ont été enregistrés en ligne dans la cadre de la consultation sur le périphérique lancée par le Conseil régional du 10 au 30 novembre à propos de la voie que la ville de Paris souhaite réserver aux transports en commun, covoiturage, voire véhicules électriques. Le résultat est clair et net: 90% des votes exprimés sont contre.

La question posée était: “Pour ou contre la suppression d’une voie pour tous du périphérique?”, géré par la mairie de Paris.

Une participation “très élevée” qui “témoigne de l’intérêt fort des Franciliens pour le devenir” de cette autoroute urbaine, estime la région, présidée par Valérie Pécresse (Libres, LR), dans un communiqué.

La mairie de Paris, dirigée par la socialiste Anne Hidalgo, envisage de réserver cette voie au covoiturage, transports en commun voire véhicules électriques, afin d’en faire “une voie plus rapide” pour ces transports moins polluants, à l’issue des Jeux olympiques 2024 pendant lesquels elle sera réservée aux participants (athlètes, officiels, personnel médical).

L’adjoint (EELV) aux transports David Belliard considère donc qu’elle ne sera pas “supprimée” mais “transformée”, accusant Mme Pécresse de “mensonge”.

Les résultats de la consultation – 90,2% contre – “montrent un rejet massif du projet de la ville de Paris”, poursuit la région, faisant également état des commentaires défavorables pointant “le risque d’augmentation de la congestion et de la pollution, les difficultés pratiques” ou encore “le danger associé à l’insertion et à la sortie de la voie réservée”.

La difficile concertation Paris – Région à l’heure de la présidentielle

Mme Pécresse, candidate à la présidentielle comme Mme Hidalgo, redemande à l’Etat de reconsidérer le périphérique parisien “comme une infrastructure régionale” et demande “des études d’impact” avant que le projet ne soit lancé. Sur le périphérique, “40% de trajets sont de banlieue à banlieue et 80% des usagers sont non-parisiens”, rappelle-t-elle.

La mairie a annoncé jeudi assigner au tribunal administratif la région, jugeant ce projet de consultation illégal. Pour Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo, “cette annonce de consultation est l’annonce de la candidate Valérie Pécresse” à la primaire interne LR.

Sur le fond, M. Grégoire avait souligné que la Région et Ile-de-France Mobilités avaient “financé, avec Paris, de nombreuses études” sur la transformation des axes routiers, et que certaines d’entre elles “proposaient la création de voies réservées aux transports en commun”, et donc aux covoiturages, entre autres.

Selon une enquête réalisée fin 2020 par la mairie auprès de 4 000 usagers du périph’, une voie réservée aux véhicules propres entraîne un “rejet très majoritaire”, notamment parce qu’elle est vue comme “discriminante sur le plan social”, tandis qu’une mesure similaire pour le covoiturage est perçue avec “une certaine légitimité de principe malgré les interrogations sur la mise en œuvre”.

Reste qu’il faudra accommoder les futurs projets urbains au devenir du périphérique, à défaut de faire le contraire car des projections comme Nouvel R, le projet qui entend effacer la frontière entre Paris 13 et Ivry, s’appuient sur un périph transformé en boulevard urbain.

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