Un trafic de gaz hilarant a été démantelé en Ile-de-France, conduisant à l’interpellation de deux personnes et à la saisie de 1 218 bouteilles de protoxyde d’azote, a annoncé mardi le parquet de Bobigny.
Ce gaz à usage au départ médical connaît un succès croissant, notamment parmi les jeunes qui le consomment dans un cadre festif en raison de son effet euphorisant rapide.
Lors d’un contrôle routier, les enquêteurs du commissariat de Rosny-sous-Bois “ont surpris les trafiquants en pleine livraison et découvert plusieurs milliers d’euros dans leur véhicule”, a indiqué le parquet de Bobigny.
L’un des mis en cause, apprenti dans le secteur de l’automobile, s’occupait de la location du box et de la direction du trafic tandis que la gestion des clients et des livraisons était assurée avec l’appui de sa complice.
L’investissement pour structurer le trafic s’élevait à près de 37 000 euros, selon les estimations des enquêteurs.
Les consommateurs étaient livrés dans toute l’Ile-de-France.
Plusieurs dizaines de milliers d’euros ont également été saisis en perquisition ainsi que sur les comptes bancaires d’un des prévenus.
Les deux mis en cause ont été déférées samedi et seront convoqués devant le tribunal correctionnel de Bobigny le 24 septembre pour “blanchiment, refus de communiquer les codes de déverrouillage de téléphone portable et travail dissimulé”, commis sur la période du 4 décembre 2020 au 7 mai 2021.
Le dernier chef d’inculpation réprime le trafic de protoxyde d’azote, précise le parquet.
Jusqu’à 10 ans de prison encouru
Ils encourent jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.
Un précédent trafic de protoxyde d’azote avait été démantelé en mars également à Rosny-sous-Bois. Cette affaire avait donné lieu à la saisie-destruction de 1 849 bouteilles de protoxyde d’azote et de 2 160 cartouches à siphon culinaire.
Depuis le premier confinement, une hausse du trafic de protoxyde d’azote est constatée en Seine-Saint-Denis comme sur le territoire national, indique le parquet de Bobigny.
“Certains individus diversifiant voire délaissant même le trafic de produits stupéfiants pour cette activité jugée plus rémunératrice et moins exposée pénalement”, analyse le parquet.
Certains de ces délinquants, “sans avoir d’antécédents judiciaires, emploient d’ailleurs les mêmes méthodes que les trafiquants”. Ils s’organisent via les réseaux sociaux et la publication d’annonces sur Snapchat.
Pour les consommateurs, la boite de 10 capsules de 10ml est revendue en moyenne 10 euros et les bombonnes de 25 à 100 euros, selon leur conditionnement. Dans un contexte festif, le prix est de 10 euros “le ballon”.
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