Après 48 heures de garde à vue, les neuf activistes de Greenpeace qui se sont introduits vendredi matin sur le tarmac de Roissy pour y repeindre partiellement en vert un avion d’Air France ont reçu dimanche une convocation pour comparaître devant le tribunal correctionnel.
Ils seront jugés le 18 juin prochain, a indiqué l’ONG à l’AFP. Ils sont poursuivis pour dégradations en réunion, trouble au fonctionnement d’installation aéroportuaire et, pour huit d’entre eux, pour refus de prélèvement ADN, a précisé le parquet de Bobigny.
“Nos activistes n’ont et n’auront de cesse d’alerter sur l’urgence climatique face à un gouvernement sourd à cette menace et qui continue de caresser les lobbys industriels dans le sens du poil. Aujourd’hui, ce sont celles et ceux qui défendent nos intérêts, ceux de la planète, des générations futures qui risquent des poursuites judiciaires tandis que ceux qui menacent le climat ne sont pas inquiétés”, a réagi auprès de l’AFP Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France.
Vendredi matin, des membres de l’ONG avaient repeint partiellement en vert un avion Air France pour dénoncer le “greenwashing” du gouvernement sur les enjeux environnementaux autour du trafic aérien.
Bonjour @Djebbari_JB vous vouliez un ✈️ vert ?
— Greenpeace France (@greenpeacefr) March 5, 2021
On gagne du temps et on vous en a fait un. Maintenant on peut passer aux choses sérieuses ?
Comme doter le projet de #LoiClimat de véritables mesures pour réduire le trafic aérien à la place de votre greenwashing. #OnAtterritQuand pic.twitter.com/7JrlFXl0pW
La compagnie aérienne et le gestionnaire des aéroports parisiens, le groupe ADP, avaient annoncé qu’ils portaient plainte. Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari avait lui aussi évoqué des “poursuites pénales”.
Vers 09H00, neuf militants de l’ONG vêtus de jaune ou de blanc avaient escaladé le grillage qui encercle l’aéroport avant de se déployer autour d’un Boeing 777 stationné au sol sans passager à bord, sous les yeux d’une journaliste de l’AFP.
A l’aide d’un rouleau monté sur une immense perche, ils avaient repeint en vert pendant une dizaine de minutes une partie de l’appareil. Debout sur une aile, plusieurs militants avaient déployés des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: “y a-t-il un pilote pour sauver le climat ?” ou “la solution: moins d’avions”.
Les neuf avaient été interpellés par la gendarmerie des transports aériens (GTA).
Le projet de loi pour le climat, qui reprend certaines propositions de la Convention citoyenne pour le climat, sera débattu à l’Assemblée fin mars et en commission spéciale dès lundi.
Dans un communiqué, Greenpeace a demandé aux députés d’aller plus loin, pour ne pas “continuer comme avant, sans remettre en question un modèle de développement basé sur une croissance du trafic sans limite et intenable pour le climat”. L’ONG demande également que l’État soutienne la reconversion des salariés du secteur.
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