-12%, tel est le niveau des baisses de transactions dans l’immobilier ancien en Ile-de-France. Un moindre mal compte-tenu de l’arrêt total d’activité pendant plusieurs mois. Au-delà de ce recul, plusieurs tendances ont marqué cette année, en volume des ventes comme en évolution des prix. Détail des chiffres avec la Chambre des notaires du Grand Paris.
«En temps normal, l’année immobilière se fait au printemps avec de nombreuses promesses de ventes en avril, mai et juin. Or, en 2020, cette période est tombée en plein premier confinement, nous attendions donc une baisse d’activité au plan régional. Au final, le marché a bien résisté au dernier trimestre et nous n’avons perdu que 12% d’activité par rapport à 2019 qui était une année exceptionnelle. La pierre reste la valeur refuge préférée des franciliens et la région conserve de sérieux atouts d’attractivité», synthétise Thierry Delesalle, notaire à Paris et président de la commission des statistiques immobilière de la chambre. Cette diminution a été plus accentuée à Paris, qui accuse un recul de 16%. Le nombre d’acquéreurs étrangers a aussi diminué, en raison de la crise sanitaire, qui représente 1,8% des ventes contre 2,5% à 3 les années précédentes.
Recherche pavillon dans la verdure de la grande couronne
“La Grande Couronne a mieux tiré son épingle du jeu, avec une baisse d’activité limitée à 9% pour les appartements comme les maisons”, souligne la Chambre. “Concernant les pavillons, la baisse n’est pas due à un manque d’intérêt des potentiels acquéreurs, bien au contraire, mais le nombre d’offres est réduit», souligne du reste Guénaël Chalut-Natal, notaire à Moret-sur-Loing.
La grande couronne a même cartonné au dernier trimestre 2020, avec 13% de pavillons vendus de plus qu’au dernier trimestre 2019. “Ces premiers résultats laissent à penser que de premiers mouvements de transformations des modes de vie et des attentes des acquéreurs se concrétisent dans les faits, même si l’on ignore encore s’ils vont se prolonger. Le marché de la maison en Petite Couronne, sans doute plus tendu, est en revanche en léger repli (-5% lorsque l’on compare le 4ème trimestre 2020 au 4ème trimestre 2019)”, note la Chambre.
Au total, 159 140 transactions dans l’immobilier ancien ont été enregistrées en Ile-de-France en 2020. un volume qui reste encore supérieur de 4% à la moyenne de ces 10 dernières années. Dans le détail, 109 480 transactions ont concerné des appartements et 49 660 des maisons.
Nombre de ventes en 2020 en Ile-de-France
Nombre de ventes au 4ème trimestre 2020 en Ile-de-France
Les prix ont continué à augmenter en 2020
Autre observation, le ralentissement de l’activité n’a pas eu d’incidence sur les prix. La Chambre des notaires constate ainsi une hausse annuelle des prix de 6,4%. Elle anticipe toutefois une baisse pour les prochains mois, à la lumière des premières données de 2021. «Malgré le ralentissement des transactions à Paris où les volumes oscillent entre 30 000 et 40 000, les prix se sont montrés résistants avec une hausse de 5% sur un an mais un coup de frein bienvenu est en cours après cinq ans d’augmentation continue», détaille pour Paris Thierry Delesalle.
Le 18ème arrondissement tape les 10 000 euros le m2
Si les prix ont quasiment augmenté partout à Paris, des tendances se sont affirmées cette année. Ainsi note-t-on par exemple la stagnation du septième, rattrapé par le cinquième. Autre seuil symbolique, celui des 10 000 euros le m2 dans le dix-huitième, symbole de la gentrification de cet arrondissement. Les 12ème, 13ème, 19ème et 20 ème restent en revanche en deçà des 10 000 m2.
Les arrondissements centraux conservent leur cherté, à plus de 12 000 euros le m2 à Paris centre (ex arr. 1,2,3,4), 5ème, 6ème et 7ème. Les arrondissements de l’ouest parisien se situent eux entre 10 000 et 12000 euros le m2. L’arrondissement le plus cher reste le 6ème, à 14 200 euros le m2. Les hausses les plus importantes (entre fin 2019 et fin 2020) se situent dans le 5ème (+8,5%), le 18ème (+7,2%) et le8ème (+6,7%).
Le prix des maisons flambe en banlieue
En banlieue, la hausse annuelle du prix des appartements a atteint 7,5% en petite couronne et 5,2% en grande couronne au dernier trimestre 2020. Concernant les maisons, l’augmentation annuelle des prix a encore accéléré au 4ème trimestre pour atteindre 9% en petite couronne et 6,2% en grande couronne, “avec des hausses que l’on n’avait plus constatées depuis longtemps”, note la Chambre qui ajoute que “la pression de la demande en fin d’année et l’absence du ralentissement des prix habituellement lié à la saisonnalité pourraient expliquer cette poussée.”
Au-delà de l’engouement pour les maisons en grande couronne, la tendance au départ de Paris pour habiter dans des logements un peu plus grands ou plus abordables en proche couronne se poursuit, comme l’illustre ci-dessous le différentiel des prix au m2.
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