Déjà évoquée en 2012, la question de la suppression de la transplantation cardiaque est de nouveau d’actualité à l’hôpital Henri Mondor de Créteil (AP-HP). Un courrier de Martin Hirsch le confirme, la coordination Mondor alerte.
“Le directeur de l’AP-HP, Martin Hirsch, a écrit à l’agence de biomédecine pour annoncer la fin de la transplantation cardiaque à Mondor et la transférer à la Pitié Salpêtrière”, indique le porte-parole de la coordination Mondor, Fabien Cohen (joint au téléphone après un communiqué de la coordination). Une décision qui fait suite à la chute des opérations de greffe cardiaque liée à la crise du coronavirus.
Dans ce courrier, envoyé le 4 janvier à l’agence de biomédecine, avec copie aux dirigeants de Mondor et de la Salpêtrière, le directeur de l’AP-HP rappelle que les greffes cardiaques avaient été suspendues entre juillet et novembre 2019, suite au constat de décès de 5 patients transplantés entre février et juin 2019, avant de reprendre en partenariat avec la Pitié-Salpêtrière. Mais entre novembre 2019 et novembre 2020, seule une greffe a été réalisée en raison de la crise Covid. “C’est dans ce contexte que les équipes des deux groupes hospitaliers ont poursuivi les réflexions pour développer un projet transversal bi-site”, indique Martin Hirsch, annonçant que les greffes seront désormais réalisées à la Pitié et qu’il “ne sera donc plus pratiqué de greffe cardiaque sur le site de Mondor.”
“Cette décision est conforme aux critères de qualité et de sécurité des soins pour ces patients et garante de la pérennité de l’offre de soin pour les bassins de population du sud de l’Ile-de-France. Elle est également un gage de sécurité pour l’ensemble des équipes impliquées dans la chaîne de soin pour les patients transplantés”, motive le patron de l’AP-HP.
La suppression de la greffe cardiaque à Mondor avait déjà été annoncée en 2012 mais avait fait l’objet d’une intense mobilisation des élus de tous bord aux côtés des professionnels de l’hôpital. L’idée avait finalement été abandonnée. En 2018 en revanche, la suppression de la greffe hépatique a été confirmée et les transplantations ont été transférées à Paul Brousse (Villejuif).
Ironie de l’histoire, cette annonce interviendrait alors même qu’ouvre sur le site cristolien le nouveau bâtiment RBI (Réanimation, Bloc, Interventionnel) rebaptisé Reine du nom d’une soignante décédée du Covid, entièrement dédié aux plateaux techniques de chirurgie. “Alors que cette question avait été tranchée par l’IGAS en 2012 et confirmée dans le dernier Plan Régional Santé d’Ile de France, cette décision, si elle devait être maintenue, mettrait en danger toute la chirurgie, l’enseignement et la recherche de notre groupe hospitalier”, dénonce la coordination dans un communiqué, s’inquiétant d’un effet domino après le départ de la greffe hépatique.
“L’arrêt scandaleux et inadmissible de la transplantation en cardiologie, va rapidement fragiliser les derniers secteurs de pointe de notre GHU telle que la transplantation rénale. Elle traduirait une réelle volonté politique de réaménager en profondeur l’offre de soins de notre région”, alerte la coordination qui réclame un rendez-vous d’urgence à l’Agence régionale de santé “pour exiger qu’elle mette un terme à ces fermetures de services.”
“Nous demanderons à Monsieur le ministre de la Santé de nous recevoir au plus vite, comme cela fut le cas en 2011, bien que nous ayons conscience de l’importance de la gestion de la campagne vaccinale”, demande la coordination.
Joint au téléphone ce midi, un porte-parole de l’hôpital Mondor ne confirme pas. “Cela n’est absolument pas à l’ordre du jour. Au contraire, nous venons d’ouvrir un nouveau bâtiment dédié à ces opérations.”
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