Début d’année calamiteux pour une trentaine d’élèves du lycée Romain Romain d’Ivry-sur-Seine. Faute de places suffisante dans leur filière STMG (Sciences et Technologies du Management et de la Gestion), ils ont du prendre leur mal en patience et accepter des affectations loin de chez eux. Une poignée est encore sans solution. Une audience a lieu ce mercredi matin au tribunal administratif de Melun.
Depuis cet été, représentants des parents d’élèves, familles, syndicats d’enseignants et élus locaux sollicitent les services du rectorat de l’académie de Créteil. Faute de place suffisante en classe de première STMG au sein du lycée Romain Rolland d’Ivry-sur-Seine, 32 élèves de seconde sont restés sur le carreau.
L’objet de la mobilisation était d’abord l’ouverture d’une classe, puis des affectations dans des établissements plus proche. “Le rectorat, petit à petit, a comblé les classes existantes en envoyant les lycéens là où il restait de la place. Pour la majorité d’entre eux, cela signifie extrêmement loin de chez eux : à Créteil ou à Fontenay-sous-Bois. L’éducation nationale a même proposé à des élèves des places, en dehors du 94, à Aubervilliers ou à Sarcelles !”, explique Judith Lopes de la FCPE locale.
A ce jour, 7 élèves n’ont toujours rien, 13 ont été affectés dans les lycées de Fontenay-sous-Bois ou de Créteil, à plus d’une heure de trajet de leur domicile. “En réalité, ces familles ont reçu des courriers menaçants du rectorat, les obligeant à se présenter dans le lycée éloigné, au risque de se retrouver, selon les mots du rectorat, « démissionnaires ». C’est un véritable chantage qui a eu lieu. Quelques élèves ont été miraculeusement pris, après des semaines d’attente et d’angoisse, parfois plusieurs semaines après la rentrée, à Romain Rolland, à Jean Macé, à Darius Milhaud, où des places se sont libérées. Certains élèves ont accepté le redoublement en seconde ou l’orientation vers d’autres filières, pour être scolarisés. D’autres ont carrément disparu, et ont certainement renoncé à la scolarité à laquelle ils avaient droit”, indique la fédération de parents d’élèves dans un communiqué.
Pour l’association, le temps de transport nécessaire pour rejoindre ces établissements nuit à la scolarité de ces élèves. Elle dénonce également un manque de transparence dans les critères d’affectation des élèves.
6 familles vont demander justice
Ces dernières semaines, le collectif Romain Rolland, les représentants des parents d’élèves du lycée (dont la FCPE), ont accompagné 6 familles dans des procédures juridiques. Avec l’aide d’un avocat spécialisé dans le droit de l’éducation, 6 dossiers en « référé liberté » ont été déposés au tribunal administratif de Melun dans l’espoir d’obtenir une affectation rapide et en proximité. “Les élèves et leurs familles ont été accompagnés pendant 3 longs mois dans différentes démarches (recours gracieux auprès du rectorat, saisie du défenseur des droits, dossiers « référé liberté »), elles placent beaucoup d’espoir dans les actions qu’elles ont engagées”, conclut la FCPE locale. L’audience a lieu ce mercredi à 9h30.
De son côté, le rectorat explique avoir dû faire face à une situation inédite dans ce secteur géographique de l’académie. “Dès le mois de juin, nous avons une idée de combien d’élèves vont passer en première STMG et cette année, ce nombre était important. dans cet établissement. Le mouvement se fait ensuite au fil de l’eau, pendant l’été et lors des premières semaines de cours avec des élèves affectés qui changent d’avis, s’en vont et libèrent ainsi des places. Tout cela prend un certain temps car il faut attendre les constats d’effectifs de rentrée et s’assurer que l’élève a renoncé à sa place. Sur l’ensemble des ajustements réalisés jusqu’à maintenant, il ne reste plus que sept cas à la marge”, justifie le rectorat. Sur les propositions d’affectation jugées trop lointaines par les parents d’élèves, le rectorat argue de la cohérence avec les choix de l’élève. “Nous nous appuyons rigoureusement sur le dossier de l’élève et sur ce qui est préconisé par l’équipe éducative et les psychologues de l’Education nationale. Parfois, il est nécessaire d’aller dans un établissement parce qu’il correspond au parcours de l’élève et qu’il offre les options qu’il a choisies. Ce n’est pas toujours conforme aux vœux des familles qui souhaitent parfois en priorité la proximité géographique. Nous proposons ces affectations dans l’intérêt de l’enfant et ne forçant jamais la main aux familles”, insiste-t-on au rectorat de Créteil.
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