Il n’aura pas fallu longtemps à Madame Adèle pour se faire un nom dans le milieu du slam. Cette artiste d’Ivry-sur-Seine a déjà remporté le titre de championne de France en mai 2020 et s’apprête à disputer la coupe du monde.
Mardi prochain, entre 21 heures et 22 heures, Madame Adèle tentera donc de se qualifier pour les demi-finales de la coupe du monde de slam en affrontant des champions d’Angleterre, du Brésil et du Portugal. Contraintes sanitaires obligent, c’est depuis chez elle que la poète d’Ivry-sur-Seine disputera cette première manche du mondial, via l’application de discussion en ligne zoom. Des représentants d’une vingtaine de nations sont attendus pour cette quinzième édition du Grand Poetry Slam.
“Il y a un peu de stress mais je suis déjà très contente d’être là et pouvoir découvrir d’autres poètes. L’exercice à distance est frustrant parce que l’intérêt du slam, c’est de pouvoir interagir avec le public. J’aime m’adapter à mon auditoire, palper la réaction du public. C’est difficile via un écran avec des toutes petites vignettes”, explique celle qui se fait appeler sur scène Madame Adèle.
Tout a commencé un peu par hasard pour celle qui se partage entre un métier de collaboratrice parlementaire, une activité de scénariste et le militantisme pour les droits humains. “J’ai commencé en 2019 dans un bistrot d’Ivry-sur-Seine qui organise des scènes de slam, le Nouveau Brooklyn. J’ai essayé sans être très sure de mes textes une première fois, j’ai découvert un milieu sympa, j’ai gagné, tout cela m’a incité à continuer”, témoigne l’artiste.
En règle générale, les juges de ces prestations sont des personnes tirées au sort dans l’audience et ne connaissant pas forcément la discipline. “Il faut essayer d’accrocher les juges et l’audience. Rien ne se passe si l’on a un beau texte mais que l’on reste caché derrière sa feuille”.
En mai dernier, Madame Adèle s’est imposée face à une quarantaine de poètes lors de la coupe de France organisée par la fédération française de slam. La compositrice s’est créée un style propre avec des textes aux thématiques sociétales teintées d’humour et de référence à ses situations personnelles. “J’ai écrit sur la situation des migrants abandonnés en mer Méditerranée, la casse de l’hôpital, les thérapies de conversion sur les personnes homosexuelles. Le ton est pamphlétaire, les sujets engagés, mais j’essaie aussi de faire sourire!”
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