“Nos métiers sont essentiels, nos salaires aussi”: une centaine de salariés s’est rassemblée vendredi devant le siège de Fnac-Darty à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) pour demander de meilleures conditions de travail.
“Nous sommes ici pour faire comprendre que nous ne voulons plus de leur politique anti-sociale. Ils détruisent une enseigne que nous avons tous aimée en la rejoignant”, a déploré le délégué syndical CGT de Fnac Relais Marc Pietrosino devant les salariés.
A coup de klaxons et de fumigènes rouge et orange, des salariés du service logistique de la Fnac et des magasins de toute la France protestaient à l’appel de la CGT-Services contre la baisse des effectifs, soutenus par quatre élus communistes et sans étiquette, dont le sénateur PCF Pascal Savoldelli.
🚨Ce matin aux côtés des salariés de la @Fnac @CgtFnac qui ne savent toujours pas s’ils pourront percevoir la totalité de leur paie pour le mois d’avril!
— Pascal Savoldelli (@PSavoldelli94) April 30, 2021
L’entreprise doit s’engager à verser le complément de salaire non pris en charge par l’État! pic.twitter.com/G1XR1IghTN
Deux banderoles avaient été tendues devant l’entrée du siège sur lesquelles on pouvait lire notamment: “Les agitateurs Fnac ni esclaves ni robots”.
“L’année dernière, le groupe a obtenu des résultats assez exceptionnels. Mais l’entreprise a fait le choix de ne pas maintenir les salaires à 100%”, a constaté le délégué syndical de la Fnac Paris Boris Lacharme au pied du siège, alors que les salariés sont rémunérés en chômage partiel.
La CGT a également fustigé des “niveaux d’intéressement et de participation indignes d’une enseigne comme la Fnac.”
Au cœur des contestations, le plan stratégique “Everyday” annoncé par la direction en février. La CGT craint que ce projet, qui vise à renforcer la présence du groupe sur Internet, n’entraîne de nombreuses suppressions d’emplois et dégrade le cadre de travail des employés.
“Quand je suis arrivé il y a 18 ans, nous étions 90. Maintenant, nous sommes 30. Ils ne renouvellent pas les postes et parlent même de faire de nous des ‘vendeurs-influenceurs’. Quel intérêt pour les gens de revenir en magasin avec ce projet ?”, a dénoncé Nicolas Votta, de la Fnac de Cannes (Alpes-Maritimes).
Alors que le cortège réclamait un dialogue avec le PDG Enrique Martinez, c’est le services de ressources humaines qui a reçu une délégation syndicale.
Les manifestants “n’ont pas souhaité être reçus par la DRH”, qui est allée à leur rencontre, a assuré la direction de Fnac-Darty à l’AFP. “C’était la même interlocutrice que d’habitude, cela n’a aucun intérêt”, a regretté la secrétaire fédérale CGT Services Marie-Hélène Thomet.
En réponse, quelques dizaines de manifestants s’est rendue dans l’après-midi au magasin Fnac situé en face de la gare Saint-Lazare, à Paris, a constaté l’AFP.
La direction a expliqué que le magasin avait “dû fermer moins d’une heure”. L’accès pour les clients était filtré, alors que les manifestants étaient encerclés dès la sortie du métro et dans le calme par un important dispositif policier.
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