| 01/12/2021
Réagir Par

Ivry-sur-Seine revoit son projet de mosquée et espère son ouverture en 2024

Ivry-sur-Seine revoit son projet de mosquée et espère son ouverture en 2024

Fin décembre 2020, en désaccord avec la maîtrise d’œuvre et heurté par la crise sanitaire, le collectif Annour a décidé de changer de projet pour sa mosquée d’Ivry-sur-Seine. La nouvelle mouture du complexe cultuel et culturel a été dévoilée au public ce lundi soir à l’espace des confluences. Reportage.

Exit le projet architectural de Yacine Kharchi avec ses formes dentelées et sa cloison en céramique ajourée de moucharabieh, place à la réalisation du cabinet d’architecte parisien Ropa avec ses deux bâtiment modulables de métal, de brique et de bois. Le programme conserve des équipements déjà annoncés précédemment comme le salon de thé-restaurant, la librairie, la bibliothèque, un toit-terrasse, des salles polyvalentes et de cours modulables. Un patio étanche couvert va permettre de relier les deux bâtiments et d’offrir ainsi du gain de place disponibles pour les périodes de forte affluence. L’édifice religieux conserve un minaret de 25 mètres.

Esquisse du complexe depuis la rue Jean-Jacques Rousseau

“Nous ne voulions pas une mosquée bling-bling

“Il y a l’ambition, avec le collectif Annour, de faire une mosquée ancrée dans son territoire, qui ne ressemble pas à un édifice importé d’un pays oriental ou maghrébin, afin qu’il fasse sens pour les Musulmans mais également pour l’ensemble des Ivryens. Nous voulons faire un projet urbain, contemporain qui s’intègre dans le secteur d’aménagement d’Ivry Confluence puisqu’il s’agira de l’un des premiers grand équipement de cette Zac en proximité de Paris”, a résumé Djamel Kara, l’un des architectes. Le bâtiment cultuel doit atteindre les quatre étages, le bâtiment en fond de parcelle, plutôt dévolu aux activités culturelles (cours d’arabe, école coranique) s’élève sur cinq étages. Le premier projet offrait une surface de 4500 mètres carrés exploitable. Cette nouvelle mouture doit permettre de gagner 800 mètres carrés supplémentaires.

“Nous ne voulions pas une mosquée bling-bling, pour montrer les muscles. Notre souhaite était d’avoir un équipement fonctionnel et modulable en fonction de nos besoins. Nous ne voulons pas de prières du rues. Aujourd’hui, nous sommes contraints de faire deux prêches le vendredi pour pouvoir accueillir tout le monde. Nous atteignons une affluence de 6000 fidèles au moment des fêtes. Pour les écoles, nous avons 500 élèves aujourd’hui et devons refuser des gens. Sans le prêt par la mairie de salles, se serait très compliqué”, ajoute Mohamed Akrid, président du Collectif Annour.

Livraison de la mosquée à l’horizon été 2024

Pourquoi avoir fait volte-face ? Après plusieurs décennies de mobilisation de la communauté musulmane d’Ivry-sur-Seine pour la construction d’une mosquée, le projet a fini par se concrétiser en 2019 avec la cession d’un terrain municipal à l’association Annour. En septembre 2020, le collectif Annour a signé les contrats avec architecte et bureaux d’étude mais deux mois plus tard, a décidé d’abandonner ce projet. “Le premier trimestre 2021 a été un temps de remise en question. Ce n’est pas facile de revenir sur une décision qui a suscité autant d’espoir et d’enthousiasme. D’une part le Covid a ralenti certaines opérations qui auraient du nous permettre prendre possession de l’emprise, ensuite, nous avons eu des désaccords avec la maîtrise d’œuvre”, explique Mohamed Akrid.

Un concours d’architecture a été lancé. Huit agences ont fait des propositions. Trois d’entre-elles ont été sélectionnées à l’été 2021. En octobre, le collectif Annour a réuni un jury de quinze personnalités qui a opté pour Ropa Architecte. “Ce que nous avions mis quatre ans à faire avec le précédent projet, nous sommes parvenus à le réaliser beaucoup plus rapidement. Nous allons déposer le permis de construire d’ici la fin de l’année. Le chantier doit commencer à l’été 2022 et durer deux ans pour une livraison été 2024. In’challah !”, poursuit-il.

Ce nouveau projet à 7,5 millions d’euros est plus cher que le précédent (6,5 millions d’euros) mais le responsable de l’association cultuelle est confiant sur le bouclage financier de l’opération. “Le chantier de la mosquée de Créteil a commencé avec 900 000 euros de trésorerie, soit 20% du coût global du projet. Aujourd’hui, nous sommes quasiment à 50% du coût du projet grâce aux campagnes de financement participatif et les promesses de dons vont affluer quand les murs de la mosquée vont commencer à monter. A Créteil, la ville avait bien aidé le projet en donnant 1,2 millions d’euros sur le volet cultuel”, a-t-il rappelé, en se retournant vers Philippe Bouyssou, le maire, présent à cette présentation de projet.

“L’aide de la ville de Créteil, c’était il y a 8 ans, grâce à des biais juridiques extrêmement fragiles. Aujourd’hui, tout cela est beaucoup plus surveillé. La force du collectif Annour a été de revendiquer son autonomie et son indépendance dans le financement de cette mosquée. La ville a pour sa part mis a disposition ses services et a cédé du foncier pour la réalisation du projet”, a recadré le maire.

Abonnez-vous pour pouvoir télécharger l'article au format PDF. Déjà abonné ? Cliquez ici.
Aucun commentaire

    N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.

    Ajouter une photo
    Ajouter une photo

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    Vous chargez l'article suivant