Dès septembre prochain, la Croix-Rouge du Val-de-Marne sillonnera le département avec son camion d’assistance numérique pour aider les habitants peu à l’aise avec cet outil aujourd’hui indispensable pour effectuer la moindre démarche administrative. En parallèle, l’association dispensera des cours du soir en son siège de Limeil-Brévannes pour apprendre les bases de l’informatique.
Un nouveau véhicule est venu dernièrement s’ajouter à l’imposante flotte de la Croix-Rouge du Val-de-Marne. A première vue, rien ne distingue ce camion de ceux qu’utilisent les secouristes pour se rendre en mission, à l’exception de quelques mots sérigraphiés : véhicule d’assistance numérique.
“Les services de l’Etat nous ont prévenus que, d’ici à 2022, la plupart des démarches administratives passeraient uniquement par le numérique. L’action sociale faisant partie de nos cœurs de métiers, nous nous sommes donc lancés dans l’élaboration de ce projet pour l’inclusion numérique. Des camions de ce type existaient déjà en province pour des zones rurales ou de montagne mais pas ici. Nous l’avons fait construire exprès pour cet usage”, explique Hervé Pilet, bénévole et porte-parole de la Croix-Rouge départementale.
L’aménagement a été conçu pour qu’un conseiller numérique puisse recevoir une personne accompagnée d’un membre de sa famille. L’usager pourra se faire aider dans ses démarches administratives comme le renouvellement de pièces d’identité, permis de séjour, déclarations, dépôt d’une pré-plainte… en suivant sur un écran ce que fait le conseiller sur son ordinateur. Un scanner permet aussi de numériser des documents pour les téléverser sur les plateformes. La connexion internet est assurée par une clé 4G.
“Pour un fonctionnement optimal, nous souhaitons la présence d’un conseiller numérique suppléée d’un service civique et de un à deux bénévoles. Cela permettra de gérer le flux des personnes en fonction de leur nombre. On peut imaginer un accueil café sous un auvent avant de monter”, détaille Hervé Pilet.
Un outil au service des communes et des services de l’Etat
Pour ne pas que être victime de son succès et être perçu comme un guichet, la Croix-Rouge entend nouer des partenariats avec les centres communaux d’actions sociales (CCAS) des villes du département pour planifier des permanences d’une demi-journée et d’orienter des publics ciblés comme prioritaires en matière d’inclusion numérique. Pour l’heure, c’est Alfortville, dont le maire Luc Carvounas est actuellement président de l’Association des maires du Val-de-Marne, qui a eu la primeur en accueillant le camion vendredi dernier, devant l’hôtel de ville.
Parallèlement au camion d’assistance numérique, la Croix-Rouge a aussi ouvert une salle de classe dans une partie de son siège de Limeil-Brévannes, pour proposer des cours pratiques d’informatique jusqu’à six personnes. Une offre qui devrait démarrer à la rentrée prochaine. “Nous pourrons compter sur des ingénieurs informaticiens parmi nos bénévoles. Et nous avons rencontré l’équipe d’Emmaüs Connect à Créteil pour nous inspirer de ce qu’ils font.” Sur ordinateur, tablette ou smartphone, les publics, là encore orientés essentiellement par les CCAS partenaires, pourront apprendre les rudiments de l’informatique comme allumer l’appareil, pianoter, cliquer, ainsi que les fondamentaux pour exister numériquement : création de compte, d’adresse mail, envoi de courriel…
Outre le bénévolat des membres de l’association, ce nouveau projet a été financé via 150 000 euros issus d’appels à projets et subventions de la région Île-de-France, du fonds de solidarité d’EDF, de Grand Paris Sud Est Avenir et du conseil départemental du Val-de-Marne.
Il s’agit d’une excellente initiative, car il y a deux fractures qui s’additionnent :
– La fracture numérique proprement dite : pas d’ordinateur à disposition, peu de connaissances pour l’utiliser, incidents nombreux, coûts du matériel et de l’abonnement.
– La fracture administrative, qui fait que l’on s’y perd dans la multitude de démarches et dans le jargon administratif. De plus, en cas de problème, aucune aide humaine à attendre.
Mais cela devrait relever des communes et des préfectures, et être un véritable service public en soit.
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