Le réchauffement climatique subi par Paris, où la température a déjà augmenté de 2,3 degrés par rapport à l’ère préindustrielle, fait augmenter de 20% le risque de crues décennales et de 40% celui de crues centennales, estime la mairie dans un rapport présenté mercredi.
Dans les années à venir, “le volume de précipitations devrait légèrement augmenter et le nombre de jours de pluie plutôt baisser, avec une tendance à l’augmentation de l’intensité des précipitations et donc des risques d’inondation plus importants”, résume la mairie dans la synthèse du rapport “Paris face aux changements climatiques”.
Un épisode de crue majeure en région parisienne “serait susceptible de détruire ou perturber certaines infrastructures vulnérables” et menacerait la qualité des eaux, “avec un risque de pollution pour 1,3 million d’abonnés”, comme le réseau d’assainissement, avec 20% des stations d’épuration situées en zone inondable.
Une telle crue “pourrait engendrer des pertes directes de l’ordre de 60 millions d’euros” et menacer 430 000 emplois, selon la même source. Les coûts pour les assurances “pourraient osciller entre 3 et 30 milliards d’euros”, dit encore le rapport pour qui “l’ensemble du tissu économique parisien est exposé au risque d’inondation de façon directe et indirecte”.
A l’horizon de la deuxième moitié du XXIe siècle, la Seine pourrait pourtant voir son débit diminuer de 10 à 30%, a prévenu Célia Blauel, adjointe en charge du fleuve et de la résilience, lors d’un point presse.
Conséquence de l’augmentation des températures, le nombre de jours caniculaires pourrait passer de 13 en 2010 à 34 en 2085, toujours selon la même source. “Pour rafraîchir Paris, nous prévoyons de planter 170 000 arbres”, souligne Christophe Najdovski, adjoint EELV en charge des espaces verts.
Une autre piste développée par l’exécutif de gauche pour rafraîchir la capitale est l’installation d’ombrières, comme des toiles tendues. “Là où nous ne pourrions pas planter d’arbres rapidement, nous allons travailler avec urbanistes et architectes pour qu’elles s’insèrent de façon harmonieuse dans le paysage parisien”, a promis Dan Lert, adjoint (EELV) en charge de la transition écologique.
Les engagements déposés par les Etats signataires de l’Accord de Paris mènent le monde à un réchauffement “catastrophique” de +2,7°C, très loin de l’objectif de 1,5°C espéré pour limiter ses retombées destructrices, s’est alarmée vendredi l’ONU.
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