La Cour administrative d’appel de Paris a autorisé jeudi, en attendant de statuer sur le fond, la reprise des travaux du futur train rapide CDG Express, qui doit relier Paris à l’aéroport de Roissy.
“La position ainsi adoptée par la Cour au stade du sursis à exécution, qui a pour effet de permettre la reprise des travaux de construction de la ligne, ne préjuge cependant pas de la réponse qui sera ultérieurement apportée aux requêtes au fond”, rappelle la Cour administrative d’appel dans un communiqué.
L’avancement du chantier avait été initialement perturbé par un jugement du tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis), qui avait stoppé les travaux début novembre 2020 en annulant une dérogation à l’autorisation environnementale permettant de traverser des zones où vivent des espèces protégées.
Les juges avaient estimé que le projet ne constituait pas “une infrastructure indispensable, répondant, par conséquent, à des raisons impératives d’intérêt public majeur”, autorisant la destruction de cette biodiversité.
La Cour administrative d’appel de Paris indique que la décision rendue à Montreuil ne sera pas appliquée “jusqu’à ce qu’il ait été statué sur le recours” au fond déposé par le ministère de la Transition écologique, SNCF Réseau et la société Gestionnaire d’infrastructure CDG Express, également à l’initiative de cette demande de sursis.
“Ça signifie qu’aujourd’hui l’ensemble des travaux du projet peut reprendre et va reprendre progressivement” sur l’ensemble du tracé, s’est félicité Grégoire Marlot, président du Gestionnaire d’infrastructure CDG Express.
Le CDG Express devait théoriquement ouvrir fin 2025, mais enregistre du retard sur le calendrier, sans pour autant savoir “combien”, a précisé M. Marlot, indiquant que ces délais étaient à l’étude.
Ces démêlés judiciaires ont une conséquence directe sur la rénovation de la ligne B du RER, en partie financée –à hauteur de 537 millions d’euros– par le projet de CDG Express, et dont les plannings des travaux sont intimement liés.
Cette liaison de 32 km doit relier directement en vingt minutes la Gare de l’Est, à Paris, et l’aéroport de Roissy. Les travaux, qui doivent coûter 2,2 milliards d’euros, sont menés par la société Gestionnaire d’infrastructure CDG Express, un groupement associant Aéroports de Paris (ADP), SNCF Réseau et la Caisse des dépôts.
Les administrateurs PCF d’Ile-de-France Mobilités, le syndicat des transports franciliens, ont réagi à la reprise des travaux du CDG Express, “le train des riches” selon eux, en dénonçant “la honte des transports franciliens”.
Pour eux, “il faut réaliser au plus vite les travaux de modernisation du RER B en stoppant leur imbrication avec ceux du CDG Express” pour mettre ainsi “fin au chantage sur le dos des usagers”.
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