La ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, était à Villeneuve-Saint-Georges ce mardi pour constater les besoins en rénovation urbaine de cette commune aux nombreux bâtis dégradés. L’occasion pour le maire de plaider la cause de sa commune, parmi les plus pauvres du Val-de-Marne.
«Voilà, ça s’est Villeneuve !», lance Philippe Gaudin, maire DVD de la ville depuis juin, au milieu de la circulation automobile embouteillée devant la gare. Alors qu’ils s’engouffrent dans le centre historique par la rue de Paris, ils marquent le pas de temps en temps devant un ancien squat, un groupe de pavillons très dégradés ou face à l’îlot de la Place du lavoir en construction. «Jamais je n’aurais accepté que l’on construise cela. Il manque de la verdure, il manque des balcons. Du béton par contre, il n’en manque pas. En face, j’ai un propriétaire de plusieurs biens en mauvais état qui serait prêt à faire des travaux à condition de pouvoir faire davantage de logements, mais il est contraint par le plan d’exposition au bruit. Ce n’est pas possible de laisser ces bâtiments dans cet état. Il faut nous permettre de densifier», plaide l’édile.
«Nous ne pouvons pas prendre le risque de repartir de zéro et de perdre davantage de temps. Il est normal de faire avec l’héritage de ses prédécesseurs. Nous allons chercher l’équilibre entre votre vision politique et la capacité financière et technique nécessaire pour la traduire. Parfois, il est vrai que nous ciblons trop spécifiquement des îlots alors que les problématiques sont plus globales que cela», admet la ministre.
32 millions d’euros à trouver mais aucune capacité d’emprunt
Avant la visite, une table-ronde dans la salle des mariages de l’hôtel de ville a fait état de la situation budgétaire très fragile de la commune et de son impossibilité de financer la part de la municipalité telle qu’elle a été fixée pour la revitalisation du centre-ancien ainsi que pour le renouvellement urbain des quartiers nord. «Je me réjouis de ces projets ambitieux. Ce sont nos ballons de survie pour cette ville qui a dépéri trop longtemps, provoquant la fuite des classes moyennes, mais je m’inquiète. Nous avons hérité d’un encours de dette de 23 ans. Impossible d’obtenir un simple emprunt d’un million d’euros à notre arrivée, pour faire de simples travaux. Alors où allons-nous trouver l’argent ?», s’est-il interrogé citant notamment les 32 millions d’euros qui sont réclamés à la commune pour la future seconde phase du programme de renouvellement urbain dans les quartiers prioritaires du nord de la ville.
Problème, les partenaires institutionnels du projet ont engagé beaucoup d’argent sur ces projets et le bilan opérationnel de la ZAC multi-site du centre-ville est déjà déficitaire. «Nous sommes à environ 10 millions d’euros de déficit. Cela s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, l’immobilier dans ce secteur reste encore trop cher du fait de promesses de rentabilité intéressantes pour des bailleurs, avec un impact net sur le coût foncier des opérations. Ensuite il y a eu des détricotages du projet qui ont joué sur sa cohérence», résume Stephan de Faÿ, nouveau directeur général de Grand Paris Aménagement. Emmanuelle Wargon a renouvelé son soutien à la commune et suggéré de solliciter d’autres partenaires tels que le Grand Orly Seine Bièvre pour permettre à Villeneuve-Saint-Georges de faire la soudure. Objectif : un nouveau tour de table pouvant aboutir à la réalisation d’un avenant au projet de requalification du centre-ancien. Une équation similaire devra être trouvée pour l’ANRU 2.
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