Et de une. Les 37 km de la ligne 15 Sud du Grand Paris Express, premier tronçon du futur métro périphérique, seront complètement creusés d’ici quelques jours. Un colossal chantier qui a mobilisé pas moins de dix tunneliers dont plusieurs ont creusé de manière concomitante, se répartissant des portions de quelques kilomètres.
A quelque 50 mètres de profondeur, c’est un chantier pharaonique qui s’est déroulé sous nos pieds depuis bientôt quatre ans. Un ballet de tunneliers qui ont progressé à un rythme d’une douzaine de mètres par jour, excavant au passage des tonnes de terre et gravats à évacuer. Au total,10 tunneliers, dont l’un a effectué 2 parcours, ont été nécessaires pour réaliser cette première ligne.
Le 3 février 2018, c’est le tunnelier Steffie-Orbival qui a été descendu pour commencer à tracer son sillon. Un nom clin d’œil à une pilote de foreuse de parois moulée mais aussi au projet de métro trans Val-de-Marne Orbival mûri depuis de longues années par les élus du département, et dont le tracé a été largement repris dans la partie 94 des ligne 15 Sud et 15 Est. C’est du reste la maturation du projet dans le département qui a fait de la ligne 15 Sud la première à être creusée. Reliant Pont de Sèvres à Noisy-le-Grand, la 15 Sud desservira 22 communes via 16 gares dont 15 en correspondance avec des RER, métro et tram, d’ici à 2025. Partie du plateau de Champigny en avril 2018, Steffie-Obival est ressortie de terre à Villiers-sur-Marne en juin 2019, après avoir creusé 2,2 km.
Grand Paris Express en bref
Pour rappel, le nouveau métro Grand Paris Express est principalement composé de plusieurs boucles périphériques qui permettront de faire le tour de la capitale depuis la banlieue et de rejoindre les aéroports d’Orly et de Roissy.
Ce chantier est réalisé sous maîtrise d’ouvrage d’un établissement public, la Société du Grand Paris (SGP) et son exploitation sera ensuite confiée à l’autorité régionale organisatrice des transports, Ile-de-France Mobilités (IDFM).
La première boucle sera composée trois lignes : la 15 Sud qui reliera Pont de Sèvres (Boulogne-Billancourt) à Noisy-Champs en passant par Champigny-sur-Marne, la 15 Est qui partira de Champigny-sur-Marne pour aller à Saint-Denis Pleyel et la 15 Ouest qui partira de Saint-Denis pour rejoindre Pont de Sèvres.
A l’Est, un arc plus large sera composé de la ligne 16 de Saint-Denis Pleyel à Noisy-Champs, prolongé d la 15 Sud entre Noisy-Champs et Champigny.
Au Sud-Ouest, la ligne 18 passera par Versailles, le Plateau de Saclay et Orly.
Pour compléter ces boucles, le Grand Paris Express comprend également le prolongement nord et sud de la ligne 14, d’un côté vers Saint-Denis Pleyel, de l’autre vers l’aéroport d’Orly, ainsi qu’une ligne 17 qui partira de Saint-Denis Pleyel pour rejoindre Le Mesnil-Amelot en passant par l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
Les mises en service doivent s’échelonner entre 2024-2025 et 2030 et au-delà.
Le coût global du projet est estimé à 42 milliards d’euros.
Voir aussi : Grand Paris Express : les gares de la ligne 15 Sud en images
En septembre 2018, c’est Malala qui est partie du terminus est en Seine-Saint-Denis, à Noisy-le-Grand, pour rejoindre la gare de Bry-Villiers-Champigny en novembre 2020 après avoir creusé 4,9 km, le plus long des tracés de tunnelier de la ligne. Cette fois, le nom avait été choisi par des élèves de CM1 de l’école Jacques-Decour, à Champigny, en hommage à la jeune militante pakistanaise des droits des femmes Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix 2014. La tradition de la Sainte-Barbe, protectrice des mineurs et des ouvriers, veut en effet que les tunneliers portent le nom d’une femme.
En février 2019, Ellen, du nom de la navigatrice britannique Ellen MacArthur, est partie de Bagneux, pour rejoindre le pôle ouest de la ligne à Fort d’Issy, dans les Hauts-de-Seine, en juillet 2020, après 3,9 km de tracé. Ellen est ensuite repartie du même puits Robespierre de Bagneux en décembre 2020 pour repartir dans l’autre sens, vers Arcueil-Cachan. Un petit sillon de 700 m achevé en avril 2021.
Pour continuer la route, c’est Amandine, en hommage à la footballeuse Amandine Henry, qui a pris la route dès avril 2019 pour rejoindre la station Villejuif Louis Aragon en décembre 2020 après un périple de 3,4 km. Au passage, elle a croisé le tunnel réalisé par Allison, en charge d’un sillon de la 14 Sud, au niveau de la gare de Villejuif Gustave Roussy, où s’interconnectent les deux lignes.
Le tracé entre Villejuif et Vitry-sur-Seine, c’est Aby, du nom de la joueuse de basket Aby Gaye, qui l’a réalisé en partant de Vitry (puit Arrighi) en juillet 2019 pour arriver en octobre 2021 après un parcours de 4,3km.
En octobre 2019, deux mois après Aby, Camille, en honneur de Camille Serme, championne de squash, est partie cette fois de Créteil l’Echat pour rejoindre Champigny (Salengro) en juillet 2021 après 4,2 km.
A l’ouest, Laurence, du nom de la cheffe d’orchestre Laurence Equilbey, a relié Sèvres et le fort d’Issy de janvier 2020 à novembre 2021, sur 4,2 km.
En même temps que Laurence, Aïcha, pour Aïcha Mokdahi, présidente de la Fondation Essilor Vision, est partie elle de Bry-Villiers-Champigny pour rejoindre Champigny Salengro fin novembre 2021, après 3,1 km.
Toujours en 2020, en mars, Marina, qui a pris le nom de l’épidémiologiste Marina Kvaskoff, est partie de Vitry Arrighi est attendue à Créteil l’Echat le 20 décembre après 2,8 km de parcours.
Enfin, le dernier tunnelier, qui a pris le nom de Dieneba Diarra, une infirmière vitriote qui a sauvé un homme de la noyade en aout 2020, est parti du Bel Air à Vitry le 10 février de cette année pour rejoindre le SMI de Vitry à 1,1 km de distance.
Que des prénoms féminins pour les tunneliers ; mais c’est affreusement sexiste !!!
Bravo pour cette magnifique réalisation, qui va transformer les déplacements en Ile de France, et cela malgré les perturbation du à l’épidémie de Covid.
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