Le gouvernement a confié ce jeudi une mission parlementaire sur l’industrie du vélo en France au député LREM du Val-de-Marne Guillaume Gouffier-Cha, par ailleurs vice-président du Club des élus nationaux pour le vélo. Si quelques entreprises françaises innovent dans ce domaine, dont un certain nombre de jeunes pousses, la production est encore largement délocalisée. L’enjeu est de taille alors que ce marché est en pleine expansion.
Trois ans après le lancement du “Plan vélo”, cette mission vise à “faire un état des lieux des forces et faiblesses de l’industrie du cycle en France, et de faire des propositions pour développer la relocalisation sur le territoire national”, estiment les ministères de la Transition écologique, des Transports et de l’Industrie dans un communiqué. Un rapport doit être remis en janvier 2022.
“Il y a un enjeu économique fort pour nos territoires, en plus d’un enjeu environnemental”, enjoint le député. “Les acteurs – assemblage, pièces, infrastructures, services, équipements – sont très dispersés, et la filière manque de structuration. On peut avoir de l’ambition sur la construction d’une filière du vélo importante en France, dans une situation européenne.”
Premier déplacement #filiereVelo à la Velo Vallée à l’Isle Jourdain à la découverte du cluster vélo d’#occitanie qui fait rimer formation, distribution et bientôt assemblage de vélo. Merci à Denis Briscadieu et Patrick Guinard pour nos échanges. pic.twitter.com/zLNvR1QaAs
— Guillaume Gouffier (@G_GouffierCha) September 30, 2021
Un marché qui explose mais dépend largement d’importations
Près de 2,7 millions de vélos ont été vendus en France en 2020 (+25% sur un an), dont 514 600 vélos à assistance électrique (+29 %), pour trois milliards d’euros de chiffre d’affaires, selon l’Union sport et cycle.
La France a produit 660 000 vélos et en a importé 2,2 millions, notamment depuis le Portugal, la Roumanie et l’Italie.
Le nombre d’emplois de la filière pourrait passer de 78 000 aujourd’hui à 270 000 en 2030, selon les ministères.
La relance de cette filière, vue par le gouvernement comme un symbole du renouveau industriel, a cependant connu un premier échec cet été dans les Ardennes. Bercy a en effet retiré fin juillet son soutien à un projet de relocalisation des cycles Mercier à Revin, censé créer 270 emplois d’ici à cinq ans. Le ministère a invoqué des soupçons de fraude fiscale et anti-dumping, et de blanchiment pesant sur le PDG de la société. Celui-ci conteste toute infraction pénale et a demandé au parquet national financier à être entendu.
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