Quatre ans après l’alerte lancée par la Cour des comptes sur la non-conformité du fort d’Ivry pour la conservation de ses 15 000 bobines de films d’archives militaires en nitrate de cellulose inflammable, des travaux de mise aux normes ont été réalisés et une enquête publique vient d’être ouverte pour obtenir la validation des autorités.
Jusque dans les années 1950, le risque d’incendie était la hantise des salles de cinémas. Des films tels que Cinema Paradisio (Giuseppe Tornatore, 1988) ou plus récemment Inglorious Basterds (Quentin Tarantino, 2009) témoignent de la rapidité avec laquelle les bobines de l’époque, en nitrate de cellulose, pouvaient prendre feu.
Gardien des archives audiovisuelles de l’armée, l’ECPAD (établissement de communication et de la production audiovisuelle de la défense), installé au fort d’Ivry depuis 1946, y conserve pas moins de 15 000 bobines, même si, depuis quelques années, les agents numérisent ses supports encombrants pour permettre aux chercheurs et aux producteurs de documentaires de consulter les images plus facilement.
L’existence même de ces bobines serait sans doute restée un mystère si la Cour des comptes n’était pas venue y mettre le nez. «Pendant de longues années, les bobines ont été conservées au frais dans les casemates, des abris creusés dans la roche. Quand des accidents se sont produits et que la dangerosité des bobines a été davantage documentée, les bobines ont été placées dans des caissons réfrigérés. Il n’y a jamais eu d’incendie au fort d’Ivry. Après les catastrophes Bhopal et Seveso, la législation a évolué. Dans les années 2000, le ministère a réalisé que nous n’étions plus en règle vis-à-vis de la nomenclature des installations classées protection de l’environnement», relate Xavier Tamby, le secrétaire général de l’ECPAD. En 2016, constatant que la mise au normes n’était toujours pas à l’ordre du jour, la Cour des comptes, puis le contrôle général des Armées ont hâté l’établissement public d’agir.
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«S’agissant des travaux prescrits, ils sont désormais en voie d’achèvement. La rénovation des caissons réfrigérés est toujours en cours et les travaux d’infrastructures sont tous achevés», détaille le secrétaire général.
Dans le détail, il s’agissait de travaux sur les réseaux d’assainissement avec la séparation des eaux pluviales et des eaux usées, la mise à neuf du réseau d’eau potable et la séparation des réseaux d’adduction et de défense incendie, ainsi que la réalisation d’un bassin de rétention pour les eaux pluviales et les eaux d’incendie.
Informations pratiques sur l’enquête publique
L’enquête publique vise à valider l’autorisation environnementale de l’établissement, désormais mis en conformité. Elle a commencé le lundi 18 janvier 2021 et se tient jusqu’au mardi 16 février 2021.
Voir le dossier sur le site de la préfecture du Val-de-Marne.
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