Après une éprouvante première quinzaine de février, les 160 résidents et personnels de l’établissement pour adultes handicapés de l’association Etai du Kremlin-Bicêtre, commencent à voir le bout d’un cluster d’une quarantaine de contaminations au variant anglais du Covid-19.
«Jusqu’à maintenant, nous avions eu la chance d’échapper au virus grâce à notre protocole. A l’apparition des premiers cas, en début de mois, nous avons pris la décision de confiner nos résidents en chambre pendant une semaine et de fermer les structures d’accueil de jour. Nous ne nous attendions pas à ce que la propagation soit aussi rapide. Au pic, nous avons dénombré environ quarante personnes contaminées. Trois résidents ont du être hospitalisés. Faute de personnel, nous avons fait appel à des vacataires et le personnel d’encadrement a également été sollicité», résume Wahid Touahria, le directeur du site de l’association Etai (Entraide Travail Accompagnement Insertion) qui regroupe à la fois une résidence, un foyer de vie et des appartements relais pour des adultes porteurs de handicaps. Selon le responsable, les résidents hospitalisés sont désormais dans un état stable et la situation de crise semble à présent sous contrôle, au point que l’on a partiellement rouvert l’accueil de jour.
Cet établissement médico-social a pu bénéficier du partenariat d’un laboratoire d’analyse venu épauler l’infirmière de la structure pour procéder aux tests. Ironie de l’histoire, les premières doses de vaccins avaient été reçues au départ du cluster pour la quinzaine de résidents pris en charge par l’Agence régionale de Santé. Ces derniers faisant partie des patients atteints du coronavirus, ils ne pourront être vaccinés que d’ici à trois mois.
Un représentant du personnel dénonce une gestion calamiteuse
«Nous avons manqué de tout pendant cette année en termes d’équipements de protection et certains collègues ont même décidé de jeter l’éponge parce qu’ils ne supportaient plus la pression de la direction. La gestion de cluster a été une catastrophe. Trop de temps a été perdu dans l’isolement des cas suspects. Il était très facile de se balader dans l’établissement. En conseil de vie sociale, nous avons constaté que la direction n’était pas complètement transparente sur la situation vis-à-vis des représentants des résidents», estime un syndicaliste.
Pour la direction du site, ces propos ne reflètent pas la réalité de la situation. «L’inspection du CSE (comité social et économique) qui a eu lieu suite au cluster a plutôt relevé une bonne gestion de crise. Au regard des années passées, le climat social au sein de l’établissement est sain», défend le directeur.
L’établissement a néanmoins sollicité le Centre d’appui pour la prévention des infections d’Île-de-France (Cpias) ainsi que l’Agence régionale de santé pour améliorer ses protocoles.
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